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II

L’été s’annonçait très chaud. Pareille à une gigantesque corbeille de verdure posée sur les eaux, l’île Saint-Louis apparaissait de loin, dans la fournaise des quais, comme une oasis de fraîcheur. Mais les peupliers d’Italie l’entouraient d’une épaisseur de feuillage qui l’étouffait. La Seine, baignée de soleil, reflétait sur les façades son fourmillement de feu ; elle semblait rouler un métal en fusion. La maison des Guéméné, tournée de biais vers le couchant, se trouvait une des plus éprouvées par l’ardeur de la saison. Le soleil la dévorait implacablement. Dès le matin, il la caressait de rayons obliques. À midi, il l’embrasait au point de craqueler la peinture des murailles. À quatre heures, il se présentait de face au-dessus des tours Notre-Dame, entrant à pleines fenêtres,