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princesses de science

rurent jadis tant de princesses ignares et indolentes, ses sœurs aînées.

On l’entourait d’égards, d’attentions, de respect. On lui montrait une sympathie extraordinaire ; on la pressait d’invitations de toutes sortes.

— Et mon bébé ! disait-elle toujours pour motiver ses refus.

Il avait maintenant cinq mois, de grands yeux noirs pareils à ceux de Thérèse, savait accomplir, sur la prière de sa nourrice, quatre ou cinq mignardises avec ses mains déjà fortes et fermes de beau petit gars vigoureux. Il reconnaissait bien sa mère, quoique la voyant fort peu — il dormait chaque soir quand elle rentrait ; — mais il préférait son père et donnait à la seule vue de sa barbe des marques d’une joie excessive.

Madame Herlinge, la grand-mère, le déclarait fort avancé pour son âge. À la vérité, il dénotait déjà un excellent caractère, vif et gai ; le moindre objet brillant provoquait dans ses bons yeux de tout petit, des admirations, des extases.

Guéméné, quelquefois, suffoquait de bonheur en le regardant ; mais, bientôt après, un déchirement le martyrisait lorsque, Thérèse partie, il devait s’en aller aussi et laisser l’enfant à la garde de la nourrice. Durant les premiers mois, le bébé avait au moins dormi dans leur chambre ; il advenait maintenant qu’un coup de téléphone dérangeât Thérèse au milieu de la nuit, quand le docteur lui-même était dehors. On dut alors remettre,