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QUATRIÈME PARTIE

I

Un Paris ténébreux, muet et vide, s’endormait aux abords du fleuve par cette chaude nuit de mai. Guéméné, rentrant à pied chez lui, cheminait tristement le long du quai aux Fleurs. Toute la gaieté, toute la vitalité de la ville avaient reflué vers les quartiers du plaisir. La Seine silencieuse coulait dans le réseau des rives multiples que lui font les deux îles. Les vagues se chevauchaient, lourdes et noires. Les lumières des rives, des ponts, des bateaux, s’y reflétaient en longues chenilles de feu qui se tortillaient à fleur d’onde. À gauche, sur le velours sombre du ciel, s’enlevait la silhouette de l’Hôtel de Ville, avec les découpures géométriques de son faîte ouvragé. Par ses innombrables vitres