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Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/107

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grin, mais qu’elle écrasa vite sur ses joues du bout de son doigt.

« Ma pauvre petite Vittoria, dit Ogoth, secrètement émue elle aussi, mais malhabile à consoler comme les femmes que de longues études ont masculinisées et qui ont perdu leurs attributs de douceur et de tendresse, ma pauvre petite amie…

— Voyons, dites-moi la vérité, vous qui voyez ce que beaucoup d’autres ne voient pas, Ogoth, répliqua Vittoria, en riant d’un rire forcé, nerveux et amer ; je me suis trompée, n’est-ce pas ? il avait tout simplement besoin d’entendre parler de l’Italie, il m’a fait causer, et je me suis imaginée que c’était moi qu’il voulait entendre. Vous devez me trouver bien sotte, ma pauvre Ogoth.

— Non, Vittoria, non, je vous assure ; si je blâme quelqu’un, ce n’est pas vous qui n’êtes qu’une enfant, et qui vous êtes laissée prendre à un piège où les plus expérimentées auraient peut-être fait comme vous, mais M. Nouvel qui a été coupable. Votre singularité a plu, dès qu’il vous a vue, à son esprit sans cesse occupé de son art littéraire ; et c’est le littérateur uniquement, l’analyste, l’homme curieux d’échantillons humains, qui vous a courtisée de longues semaines.