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Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/110

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L’étudiante jeta sur sa table de travail un regard désolé ; il lui fallait la longanimité d’un Herménégilde pour ne pas renvoyer d’un geste ces Italiennes, qui, avec un acharnement de race, semblaient s’ingénier à la tourmenter, comme de petites mouches opiniâtres, jusque dans ce dernier labeur fiévreux d’une veillée d’armes.

Giuseppa entra tout à fait et bondit sur la Norvégienne.

« Vous voulez bien que demain je vous accompagne à Paris ? Madame, ira avec vous ; moi aussi, n’est-ce pas, picciola mia ? Dites oui… je vous adore… Madame me répète que nous ne pouvons pas toutes vous escorter, c’est vrai ; mais moi, je ne suis pas les autres ; je suis une future étudiante, moi ; il faut bien que je voie ces choses-là de près. Dites oui, bellissima mia !

— Ce n’est pas à moi de décider cela, Giuseppa, répondit Ogoth, il faut faire ce que madame vous dira. »

L’enfant se redressa. Ses énormes yeux noirs fulguraient ; ses cheveux sombres flottaient courts et touffus, sans un lien, sur ses petites épaules. carrées, sur ses joues.

« Madame m’a dit que je resterais ; moi, je vous garantis que j’irai. »