Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/111

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Vittoria se leva, placide.

« Viens, dit-elle à sa sœur, nous empêchons Ogoth de travailler. »

Et tout rentra, en apparence, dans le calme ; l’étudiante reprit ses livres, les jeunes filles retournèrent dans leur chambre ; après un bruit successif de portes fermées du haut en bas de la maison, on n’entendit plus rien ; ni le feuillètement des livres d’Ogoth, ni le cri-cri de la plume de Frida, qui s’épuisait chaque soir en de longues épîtres, on ne savait à qui seul sous le ciel, mister Solomon devait le connaître — ni le grignottement de « Café au lait » qui s’administrait dans sa chambre, en guise d’en-cas, des tartines de confiture de goyave, arrosées de jus d’orange.

C’est pour le lendemain qu’était l’orage.

Il éclata sournoisement avant que le soleil fut levé ; et le premier indice en fut le petit bougeoir de Giuseppa qu’on vit courir dans l’escalier, comme l’aube ne blanchissait pas encore.

Mme de Bronchelles finissait de s’habiller pour donner à Ogoth le témoignage d’affection de la conduire à ce qu’on appelait si suggestivement « son épreuve », quand elle aperçut cette petite flamme folette errant dans les paliers.