Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/116

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« Avez-vous entendu, Gertrude ? avez-vous entendu ?

— Le bruit ? C’est quelque maladresse des domestiques ; laissez-moi dormir, je vous prie », dit la tranquille Flamande.

Ce n’était pas satisfaisant. Les pieds nus dans ses sandales, elle descendit lentement l’escalier, l’oreille aux écoutes. C’était d’en bas que venaient les voix, sans doute les lamentations d’usage quand un « malheur », est arrivé. À mesure qu’elle approchait, le murmure devenait clair ; on distinguait les voix plus vulgaires des quatre bonnes, puis le pittoresque parler de Maria et Vittoria, qui, elles aussi, étaient venues au lieu du sinistre. Le cœur d’Annette, prompt à s’impressionner, battait à grands coups sous les gros plis de sa robe flottante.

Seulement, le tragique de son émotion se transforma en gaîté quand elle poussa la porte du cabinet de travail que le désarroi général avait laissée ouverte.

Les quatre servantes, coquettes dans l’uniforme de leur tablier de neige, étaient à genoux, toutes avec la même mine dolente, autour de la cheminée. Vittoria et Maria, rigides et muettes maintenant, se tenaient debout ; debout aussi, mais si