Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/117

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haut perchée sur la cheminée qu’il fallait lever la tête pour apercevoir son diabolique minois, Giuseppa pontifiait, profondément impénitente, pendant que par terre gisaient ici une main, là un pied, autre part la tête effritée de la Rieuse de marbre.

Quant à la scène du crime, il était facile de la reconstituer. Une fois de plain-pied avec sa victime, Giuseppa avait engagé la lutte entre ses petits bras nerveux et l’énorme poids de la sculpture. Vraisemblablement, ç’avait été épique ; mais, prise aux épaules par les solides menottes de cette furie d’enfant, la pauvre statue n’avait pu que se résigner au bris mortel, et tout ce que l’on pouvait dire d’elle, c’est qu’elle était tombée le sourire aux lèvres.

Mais Giuseppa avait compté sans la vigilance des servantes qu’un si formidable tapage ne pouvait manquer d’attirer ; elles étaient arrivées toutes, successivement, se heurter à la porte fermée ; et, ne soupçonnant pas que l’auteur du méfait pût être une de ces « demoiselles », elles avaient vite été quérir la clef de réserve qui pendait à leur trousseau, tremblant toutes quatre et ne doutant pas qu’il n’y eût un malfaiteur dans la pièce. Maria et Vittoria étaient ensuite descendues, et tout ce