Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/208

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cher père, et j’en fais ce que je veux, n’est-ce pas ? Donc, pas de mari, mais un mignon petit garçon que je veux adopter avec votre permission. Je n’ai que deux fois l’âge qu’il a, mais résolvez le problème je suis sûr d’être une mère très expérimentée et très sagace. Comme il est paralysé par une étrange maladie qui l’a cloué, depuis je ne sais quel âge, à son lit ou à sa voiture, et que je veux le guérir en le menant partout où il y a des eaux célèbres, des docteurs meilleurs que les eaux, et des climats plus habiles que les docteurs, il faut que vous m’accordiez de dépenser mon argent tout à ma guise. »

Elle en était à cet endroit de son élucubration, quand l’enfant, qui avait vu assez, l’interrompit :

« Dites donc, Annette, il serait peut-être temps de retourner maintenant ; c’est l’heure du déjeuner ; Henri serait inquiet. »

Ce nom passa au travers du cœur d’Annette comme une flèche cruelle, qui lui donna le sentiment de l’impossibilité de ce qu’elle souhaitait. Elle demanda :

« Vous l’aimez bien, dites, votre frère ?

— Oh ! vous savez, dit l’enfant avec une con-