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Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/237

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vous rappeler les prescriptions de votre père, qui ne vous a confiée à moi que dans un seul but. Ce but-là, vous le connaissez : si vous vous y dérobez d’avance par parti pris, je n’aurai plus qu’une chose à faire, prévenir M. Maviel, et, malgré la peine que j’en aurai, malgré l’affection que j’ai pour vous, plus tendre que pour nulle autre, mon enfant chérie, vous rendre à lui. Car je dois me souvenir que, s’il a accompli le sacrifice inouï de se séparer de vous, c’était uniquement pour vous marier en France. À quoi bon désormais laisser durer son chagrin et son ennui ? »

Annette eut un cri.

« M’en aller ! il faudrait m’en aller ?

Nous n’en sommes pas encore là, Annette, car j’espère bien que votre résolution n’est pas décisive ; et vous seriez peut-être vous-même fort embarrassée quelque jour de l’avoir formulée trop haut, si le hasard vous mettait en face d’un homme qui, sans avoir la valeur de M. Nouvel, ce que vous ne rencontrerez pas souvent, gagnerait votre estime, votre sympathie et votre affection. Votre estime d’abord, car, voyez-vous, mon enfant, ce sentiment-là, très lent à vous prendre, mais d’une douceur pénétrante, et qui devient ensuite une