Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/261

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le confortable plus la poésie que le bien-être ; c’était surtout la laideur qu’elle redoutait, ce qui dignifiait dans une large mesure ses deux petits travers le souci de ses aises et son dédain…

Irrésistiblement curieuse, Mme de Bronchelles n’avait pu retenir un regard sur Vittoria. À entendre le nom de cet « ami Nouvel » qu’elle traitait si cordialement en ennemi, la signorina n’avait pas eu un battement de paupières ; ses prunelles sombres n’avaient pas bougé ; on l’eût dite — bien qu’au tréfonds de son âme une rage se déchaînât certainement — préoccupée de son rôle d’aînée à l’exclusion de toute autre idée.

« Vous mettrez vos robes neuves, dit-elle à ses sœurs ; il faudra acheter un ruban assorti pour les cheveux de Giuseppa.

— Un chignon ! » supplia ce diable d’enfant fait petite fille.

Les lèvres de Vittoria sourirent de mépris.

« Un chignon ! à quatorze ans ! »

Quand le sourire se fut évanoui, Mme de Bronchelles observait encore la petite Florentine ; elle fut peinée, effrayée presque, de surprendre l’expression furtive de maturité, de gravité chagrine, qui fit suite à son mot de grande sœur. Elle était pétrie de bonté ; elle fut prise de pitié et se mit à