Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/274

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

çais-là depuis l’enfance, voyait bien qu’à cette minute, il n’avait pas son air accoutumé.

« Pourquoi, miss Nelly, puisque vous devez y aller vous-même à l’automne ? Gardez-vous donc de jolies surprises pour ce voyage.

— Oh ! c’est que je n’aime pas les surprises quand elles sont faites à moi ! » déclara la petite Britannique délibérée.

« Voici, reprit Nouvel avec un enjouement forcé, on prend le chemin de fer, on arrive, on se promène, on achète ces camées-là qui pourraient être votre portrait, miss Nelly. On trouve à Naples ces potiches et ces aiguières qu’un marchand vous vend un prix fou parce qu’il les a achetées vingt-cinq sous à Pompéi. »

Et, repris tout à coup par sa vanité innocente de collectionneur, il ouvrit grande la vitrine où étaient déjà rangés les objets qu’il avait rapportés. Derrière lui accourut Frida, la bouche mi-ouverte, son profil archangélique tendu extasié vers ces choses sacrées de l’antiquité dont elle était si éprise ; puis, les trois Florentines dédaigneuses, blasées sur ces merveilles de musées pour en avoir trop vu autour d’elles, à Naples, à Rome, où elles allaient tous les ans avec leur père, pour la rentrée des chambres au Montecitorio. Ogoth, qui connais-