Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/296

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petit garçon. Sur un guéridon, il y avait un panier plein de roses.

« C’est l’envoi de Mlle Bjoertz, reprit-elle ; est-ce joli ? Et quelle amabilité pour une vieille femme comme moi ! Tu ne saurais croire, André, avec quelle peine je vois cette jeune fille nous quitter. Une personne de sa valeur ne peut s’être fait connaître pendant trois années sans appeler de bien forts attachements. En vérité, tout à l’heure, quand j’ai reçu ces fleurs et que j’ai pensé à ne la revoir plus jamais, je n’ai pu retenir mes larmes. »

Nouvel ne répondit point. Il alla respirer les roses sur le guéridon de palissandre, il revint à la vieille dame qu’il baisa au front, puis redescendit à sa table de travail où il écrivit jusqu’au repas du soir.

Le déjeuner du mercredi qui vint ensuite avait été à la villa du Sphinx presque maussade à force de silence ; les Allemandes avaient bien bégayé timidement quelques phrases françaises, mais les moqueuses Florentines elles-mêmes avaient oublié d’en sourire, tant leur unique souci était à ce moment de dérober la préoccupation intime que leur célait Mme de Bronchelles. Quand l’aimable femme, en effet, n’avait point de tout un