Échalote et ses amants/18

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Louis-Michaud, Éditeur (p. 205-218).

XVIII

Encore un endroit où l’on s’amuse.


La meilleure sauce pour une réunion se fait avec des coulis d’imbéciles.
Nestor Roqueplan. (Parisine.)


Président des Embêtés du Dimanche, M. Plusch eût pu s’inscrire aussi à la société du Doigt dans l’Œil.

De tous les prétextes invoqués par Échalote pour remettre à la Trinité ce qu’il lui demandait à Pâques, rien ne le désenchantait. C’est une coutume chère aux amants légitimes que d’apprécier la froideur sensuelle de leur compagne. Les exigences et les fantaisies, qui les flattent et les amusent au début d’une liaison, les effraieraient par la suite. C’est ainsi qu’on admire le sang bouillant et les nerfs à fleur de peau de la femme de son voisin, mais qu’on se planterait au cœur tous les poignards de la jalousie si de tels nerfs et un tel sang se manifestaient à vos côtés. Or la nature, qui fait bien toutes choses, pallie à ces angoisses. La satiété trompe les intéressés au profit des comparses, et ce qui part de chez vous pour aller chez vos amis, n’étant déjà qu’un souvenir, semble intangible ou mort.

Sérieusement, M. Plusch comparait Échalote à ces objets pratiques qui se plient, s’emportent en voyage, s’utilisent quand on y pense et ne récriminent jamais si on les oublie au fond des valises. Elle était son amusette, son joujou articulé, et, en la laissant quelques mois seule à Paris, il ne soupçonnait pas que les rouages de son cervelet eussent pu se remonter d’eux-mêmes.

Touchante confiance et non moins touchant aveuglement qui afflige tous les hommes ! Un tempérament de feu, même s’il ne brûle que pour eux, les affole ; une complexion contraire, capable de réfrigérer les rayons du soleil, les tranquillise. Ils ne soupçonnent pas que ce qui peut s’annihiler, s’anéantir par leur présence, peut s’exalter auprès d’un tiers. Leur vanité n’entrevoit pas cette hypothèse et ne solutionne pas ce problème. Quiconque ne les aime pas, doit n’aimer personne ; quiconque, devant eux, ne tombe pas à la renverse, restera inattaquable à tous les assauts et invulnérable aux flèches des Cupidons les mieux armés.

Convient-il d’ajouter que les femmes, dans leur for intérieur, raisonnent pareillement et que, pour n’utiliser que les exemples actuels, Mlle Sophie Laquette, dite Échalote, dite Mominette, ne se prenait pas davantage pour une crotte de chien que M. Plusch ne se confondait avec de la roupie de sansonnet. Crieuse de pommes, vendeuse d’amour, cabote et apache, Échalote ne se fût pas étonnée des hommages d’un roi ou de la demande en mariage d’un héritier présomptif. Avec cinquante années de bouteille, une ligne de cheveux au-dessus du faux-col et un ballon captif dans le gilet, M. Plusch eût trouvé logique d’attraper au vol les mouchoirs armoriés et d’attendre, en son rez-de-chaussée enluminé d’enseignes et de grivoiseries, la venue de dames lascives et mariées.

Ces considérations établies, comment eût-il pu, dédaignant des archiduchesses imaginatives, douter de l’attachement d’une Échalote ?

— Je vais chez un musicien faire orchestrer mes chansons, — avait prétexté Mominette pour se rendre libre.

On devine chez quel instrumentiste elle était allée !

M. Plusch avait passé l’après-midi dans un farniente admissible après une nuit de voie ferrée. Il n’en sortit qu’à l’heure du dîner et se rendit à Cocardasse où, en réponse à des lettres expédiées du midi, il pouvait compter retrouver des camarades.

Retenus par leurs occupations ou leurs plaisirs la plupart des Embêtés y brillaient par leur absence. Seuls — et pour cause — M. Gratin et le Petit Vieux de la Plaine Monceau étaient là.

Le premier, dans un coup de tête, et avec l’intention de rajeunir la vieille gaieté montmartroise et nocturne, venait de se rendre propriétaire de Cocardasse. Déjà il avait embauché des joueurs d’ocarina et enrôlé des danseuses hottentotes. Il comptait sur des dompteurs d’écrevisses, un ventriloque égyptien et des femmes-torpilles du Paraguay. Ah ! comme attractions inédites ses clients n’auraient pas à se plaindre ! Sans compter que la légendaire soupe à la plume mijotait dans sa marmite, que son ancienne épouse, devenue sa maîtresse et son associée, correspondait avec l’Amérique pour se faire expédier des conserves d’amourettes, que son cuisinier, à titre d’ancien chef de chez Lapérouse, excellait dans l’assaisonnement des animaux marins, que la préposée au lavatory était la fille naturelle d’un chef malgache et que les garçons, promus au grade de valet de pied, promèneraient la note de leurs tuniques bleu de roi, de leurs culottes maïs et de leurs souliers bouclés d’argent dans l’harmonie des tentures à semis de grenouilles et de nénuphars.

Le Petit Vieux de la Plaine Monceau séjournait à Cocardasse pour des raisons personnelles que Gratin respectait. Dégoûté des locations meublées, des commis et des concierges, il avait transféré son agence de renseignements sur une banquette de cet estaminet et, grâce au téléphone et au papier de la maison, correspondait avec ses clients et ses sous-ordres. On connaît la façon de procéder de ces entreprises. Quand un quidam quelconque vous charge de lui avoir des références sur une personne avec laquelle il tient à traiter une affaire, on commence par lui faire verser une petite somme destinée aux démarches nécessaires pour cette mission, après
quoi en envoie chez l’individu visé un employé assez habile pour lui faire comprendre que, en échange de la souscription d’une centaine de fiches pour tous les renseignements dont il aura besoin lui-même par la suite, on lui constituera un dossier où seront établies ses qualités sociales et ses multiples points d’honneur. Si d’aventure ledit individu se soucie de la respectabilité de ses contemporains comme d’une datte et qu’il n’ait point à utiliser les bons offices de l’agence, il peut remplacer l’abonnement par un chèque régulier ou quelques pièces d’or à l’effigie d’un monarque ayant cours.

M. Lièvre, surnommé le Petit Vieux de la Plaine Monceau, se composait ainsi, grâce à son intelligente initiative et à l’habileté de ses rabatteurs, une existence facile où les dîners fins et les petites femmes avaient leur place.

— Comment va ? — firent ces deux lascars en apercevant leur ami Plusch.

— Plus que bien… Que faites-vous ce soir ?

— Rien de particulier.

— En ce cas je vous donne rendez-vous à minuit dans le sous-sol du Moulin Rouge. La veine, et je l’ai, a besoin d’être arrosée.

— Tu parles de ta maîtresse ? — se permit Gratin.

— D’Échalote, de mes affaires, de tout.

— Il me semble alors que tu pourrais bien gueuletonner chez moi. Tu entres ici me souffler mes clients. C’est cynique.

— Tavernier de mon cœur, tais-toi. Ce soir il me faut des lumières, des danses et des mirlitons. Quand tu auras inauguré tes soupers cosmopolites nous ne t’abandonnerons plus. En attendant, peuh, peuh, fiche-nous la paix et viens, toi aussi, cette nuit, sabler le champagne du confrère et prendre de la graine d’orgie et de rigolade.

— Ah bien, elle est fraîche leur rigolade. On s’embête à crever dans cette cave.

— Prouve-nous que tu fais mieux qu’eux.

— Ma maison vient de naître.

— L’avaleur n’atteint pas le nombril des almées.

— Et, avec tant d’esprit, qu’est-ce que tu prends ? — questionna M. Gratin chez qui le limonadier réapparaissait entre et pendant les discussions.

— La porte… L’air est fraîche, comme dit Plumage, l’atmosphère est ambiante, comme déclare une de mes voisines qui couche avec un homme de lettres. Je pars convoquer les copains.

M. Plusch, de plus en plus en veine, eut celle de trouver ses amis, et, à l’heure fixée, de les contempler le ventre à table, la serviette sous le menton et le verre en main. Échalote, mal démaquillée, figurait à ce repas nocturne, mais son humeur, radieuse le matin à la réception des gages d’amour palpables, s’était assombrie avec la fuite du jour. Elle songeait à Victor, tellement taciturne qu’il n’avait pu regagner sa chambre sans aller, au Casino de Clignancourt, pleurer dans son corsage, à M. Dutal, qui, par pneumatique, venait de la supplier d’éloigner son père, ne fût-ce qu’une minute, le lendemain. « Vers six heures, — écrivait-il, — une petite fille, même honnête comme toi, peut suggérer à son papa d’aller prendre une absinthe à la brasserie. Je ne peux vivre à l’idée que nous serons séparés complètement pendant plusieurs jours. Donc, ma mignonne, je sonnerai chez toi à l’heure indiquée. Reçois-moi dans le costume que tu voudras… Tu sais celui que je préfère. » Or, pour calmer Victor, elle lui avait promis de se débarrasser de M. Plusch vers le même moment et de l’attendre impasse Blanche-Neige. Ils avaient omis de spécifier le costume de la réception. C’était un détail auquel elle ne s’arrêtait même pas, n’en étant point à ces cérémonies ridicules entre gens pressés de goûter une copieuse et fougueuse revanche. « Que de turbin, — se disait-elle, — que de boulot pour concilier ses intérêts, pour contenter son chéri et les poires. »

Pourtant les tziganes râclaient, sur leurs violons, leurs valses les plus entraînantes. L’air, empesté de tabac, de sueur et de peau d’Espagne, était à la joie. Des odalisques dansaient des bras et de l’abdomen, des Espagnoles agitaient leurs croupes drapées de châles écarlates, des petites négresses se désarticulaient dans de diaboliques cake-walks et des Parisiennes, entraînées aux soubresauts de la « Mouillette » de la « Tanguette » et de la « Craquette » frôlaient les soupeurs et, en cadence, suivant les accords des crins-crins, s’étreignaient les reins et choquaient leurs coccyx. C’était écœurant et infâme, mais, ainsi qu’il est d’usage chez les gens bien élevés qui s’amusent, tout le monde applaudissait.

De tous les endroits où l’on soupe, la taverne du Moulin Rouge tient le record du luxe, du bruit, de la lumière à profusion et des attractions folâtres. Aménagé en palais, ce souterrain associe la richesse de pacotille à l’architecture en pastillage. C’est un panthéon de cold-cream, un temple engaillardi de fresques chahutantes, un hall d’électricité et de musique, un bazar de poupées empanachées et vivantes où les visiteurs trouvent à boire et à aimer.

Lancé à coups de publicité par le journal, les hommes-sandwich et l’affichage, cet établissement connaît la gloire des habitués millionnaires et du plus huppé demi-monde. Parqués par petites tables fleuries, du tremplin de l’orchestre à la cloison d’un immense aquarium, les fracs batifolent avec les robes décolletées, tandis que les masques rasés de snobs et d’Américains se complètent de cigares bagués et que les doigts scintillants des soupeuses décortiquent des écrevisses et martyrisent des roses. Les bouchons du Cliquot claquent dans l’air ; emmitouflées de serviettes, les bouteilles ventrues trempent dans la glace pilée ; les corbeilles de fruits enluminent les nappes, les foies gras odorants garnissent les assiettes et les rigides homards reposent sur des plats d’argent où frisotte le persil.

Quand sonnent deux heures du matin, c’est la folie : la loterie se tire, et quelle loterie ! Des animaux vivants : poules, canards, pigeons, pintades, échouent aux favorisés du sort. Puis, vient le gros lot : un cochon rond comme un aérostat, ou un mouton frais lavé et peigné, ou une vache aux cornes gainées de métal et au col cravaté de ruban pompadour. L’heureux gagnant n’aura qu’à les attacher à son automobile. La joie des viveurs et la tranquillité des concierges, quoi !

L’orgie continue parmi les cris des bêtes. La foule, à son tour, hurle et s’exalte. Le chef-d’œuvre de la création veut, comme toujours, faire montre de sa supériorité : il beugle plus fort que la vache, bêle comme le mouton et imite à s’y méprendre le compagnon de saint Antoine.

Cette fois la fête était particulièrement tonitruante. Les coups de pistolet du champagne, les serviettes lancées de table en table, les sifflets aboutissant à une baudruche qui se gonflait de manière obscène, les étendards, les soleils et les tulipes de papier gaufré brandis comme des trophées, tout cet attirail de cotillon sauvage, encombrant, tapageur, transformait la fête en fantasia nouveau jeu où tout figurait de ce qui pouvait donner l’illusion de l’emballement barbare, hormis la grandeur naturelle d’une vraie race.

Profils de levantins, têtes crêpelées de métis, figures rondes de Japonais, ganaches allongées de Yankees, prunelles de Parisiennes, crânes chauves et tignasses rousses émergeaient du chaos d’habits noirs et de robes claires. Ici un grand-duc russe régalait des écuyères, là un prince de la finance réunissait des théâtreuses, à droite un directeur de journal entraînait ses commanditaires dans l’art de perdre ou de semer des billets de banque, à gauche un Rothschild, plus loin un Vanderbilt, puis, de-ci, de-là, des industriels en bonne fortune, des boursiers, des officiers permissionnaires, des rastaquouères en quête d’aventures, des rats d’hôtel en disponibilité, des femmes classées, d’autres qui ne l’étaient pas, des jeunes fils à papa, des papas en goguette, des aïeuls à conseils judiciaires, des ménages saphiques et des clients d’Adonis’s bar.

Au centre de la salle, une table servait de cible à la plupart des convives. M. Plusch et ses amis, pour leur part, ne la ménageaient pas. Les roses et les lilas n’y échouaient d’ailleurs qu’avec des interjections sympathiques. « À toi, capitaine des cadets de Gascogne ! Attention, roi du duel et de la chronique ! Gare au monocle, seigneur de la haute noce et du talon rouge ! » C’était un trio de fines lames : Guadalquivir, le plus terrible spadassin de notre époque, Brasier d’Acières, l’inamovible directeur de combats et César de Ménilmontant, le toujours jeune reporter, lanceur de beautés inconnues, de potins indiscrets et de mots à l’emporte-pièce. À eux trois ils avaient ressuscité l’allure, l’ardeur, la bravoure et le panache des chevaliers d’antan et, fiers de leur réputation, avaient réorganisé un corps de mousquetaires où, sans uniformes rouges ou gris, on se battait comme Porthos et l’on aimait comme d’Artagnan.

Chacun, cette nuit-là, avait sa chacune. Hélas, les conquistadors d’aujourd’hui ne trouvent pas d’amazones pour partager leur couche et, dans l’impossibilité de se choisir des compagnes dignes d’eux, s’en rapportent aux quelconques volailles pour statuer sur leurs qualités guerrières en champs clos. César de Ménilmontant chaperonnait une ingénue d’hier, fraîche comme l’aubépine, ferme comme un brugnon et empanachée comme François Ier au camp du Drap d’Or. Désireuse de faire croquer toutes les pommes du paradis terrestre, y compris celles de ses joues et quelques autres, elle se fiait à César pour la piloter dans les établissements chics. Brasier d’Acières avait à sa droite une brune et piquante comédienne dont on le disait si amoureux qu’il fallait rouler plusieurs fois ses yeux dans leurs orbites avant de les arrêter sur elle. Pour un regard il vous eût provoqué, pour une parole il vous eût embroché. La belle le savait et, gentiment peureuse, se contentait de contempler le décor, ce qui, pour tout le monde, était sans importance. Quant à Guadalquivir, admirateur, comme au premier jour, des formes harmonieuses du Lapin-russe, il la chérissait à sa manière, soit en la gavant comme une dinde prête à tuer, soit en la bourrant, dans les régions charnues, de coups de poing affectueux et de claques creuses. On en avait plein la main partout où l’on tapait, et Guadalquivir se plaisait d’autant mieux à ce sport que, M. Plusch étant présent, il avait l’occasion rare d’affirmer sa supériorité séductrice et la continuité des béguins inspirés. Au surplus, cela n’attaquait pas, comme il l’aurait cru, la susceptibilité virile de M. Plusch. Le Lapin-russe, même au beau temps de leurs amours, ne lui avait jamais inspiré qu’une intense chasteté. Les mâles, eux aussi, sont lunatiques, et la maîtresse dont s’enorgueillissait Guadalquivir n’avait été, pour le président des Embêtés du Dimanche, qu’une experte raccommodeuse de chaussettes et une non moins appréciable femme de ménage. Sur les planches où, pour ne point déroger à ses habitudes, il l’avait fait monter, elle n’avait pu que remplir des maillots et pincer des amendes. C’était aléatoire pour son avenir artistique, et elle avait agi prudemment en accueillant un amant généreux.

Le trio des mousquetaires, à son tour, projetait des corolles. Échalote en était bombardée et, rageuse chaque fois qu’un pédoncule lui tapait sur un œil, y répliquait en expédiant aux adversaires tout ce qui lui tombait sous les doigts.

— Halte là ! — fit le Roi des Terrassiers, quand il se fut aperçu qu’une poignée de havanes avait pris la fille de l’air.

Mais Échalote n’entendait rien. Maintenant elle faisait voler les tranches de rosbif et les cubes tremblants de gelée de veau. Ce jeu faisant des dégâts parmi les toilettes environnantes, on commença à huer la malpropre batailleuse.

— À la porte ! Cassez-lui la gueule ! Asseyez-vous dessus !

Tout à coup elle saisit une bouteille de kummel et, vigoureusement, en aspergea l’assistance. C’en était trop. M. Gratin se déclancha et, les biceps en avant, paralysa ceux de la combattante.

— Bravo ! bravo ! — crièrent les spectateurs. — Déshabillez-la ! Servez-la sur un plat avec du cresson dans les narines !

M. Plusch commençait à en avoir assez. La crise d’hystérie d’Échalote menaçait de lui attirer des histoires.

— Maintiens-la, — souffla-t-il à Gratin, — et sortons.

Dehors, le grésil faisait battre les semelles des derniers ouvreurs de portières.

— Écoute bien, mon parti est pris, — déclara M. Plusch à Échalote, — si tu ne te calmes pas à la minute même, nous nous associons, mes amis et moi, pour t’administrer la plus magistrale fessée que tu auras reçue de toute ton existence, peuh, peuh. C’est bien entendu ?

Échalote, dégagée de l’étreinte de M. Gratin, le regarda bien en face, lui tira une langue digne de figurer dans les étalages des charcutiers, puis se sauva à toutes jambes dans la direction du boulevard de Clichy.

— Où va-t-elle ? — questionna M. Plusch, médusé.

— Chez son gigolo, probablement.

— Son gigolo !…

— Viens avec nous, viens, — fit le docteur Benoît, — on a des choses à te dire.

Et M. Plusch se laissa entraîner chez Raff, en répétant comme dans un cauchemar :

— Son gigolo… son gigolo…