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Journal d’un voyage de Genève à Paris/Mardi

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Anonyme
J. E. Didier, imprimeur-libraire (p. 19-41).
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Mardi.

À quatre heures et demie, nous étions en route pour nous rendre à Trélex ; il faisait obscur, le froid se faisait sentir : après avoir fermé les glaces de la voiture, nous essayâmes de nous endormir.

Je reposais assez tranquillement ; lorsque nous arrêtâmes à Trélex : quelques paysans, qui venaient de traverser le Jura, s’approchèrent de nous, et dirent au conducteur qu’il était impossible de passer la montagne, et qu’à leur avis, le meilleur parti à prendre était de revenir sur nos pas et prendre la route du fort de l’Écluse. Blaque, c’est le nom de notre honnête conducteur, n’était pas homme à croire ainsi ce qu’on lui disait ; il fit ajouter deux chevaux à la voiture, et après une halte d’une heure, nous repartîmes.

Le jour commence à paraître, les nuages qui surmontent les énormes glaciers de la Savoie, se teignent légèrement en rose ; le reste du ciel est pur, les étoiles disparaissent ; je descends pour jouir plus à mon aise du plus auguste spectacle dont j’aie jamais été témoin.

Le soleil, qu’on n’appercevait pas encore, colorait le sommet des montagnes ; l’horizon était en feu, le lac et les coteaux du côté d’Évian étaient dans l’ombre, et contrastaient avec la vive lumière répandue sur cette immense quantité de glaciers qu’on découvre de la montagne de St. Cergue.

Nous voyions la neige pour la première fois ; plus nous avancions et plus la route devenait difficile par sa rapidité et la quantité de neige. Le soleil nous montre sa face rayonnante, et nous promet un beau jour ; mille diamans couvrent cette vaste nappe qui enveloppe la nature ; l’hiver est dans toute sa majesté, la terre est en deuil.

La voiture enfonçant dans la neige ne pouvait avancer, malgré les efforts des chevaux ; j’engageai mon ami et M. B.... à descendre du carosse et de faire à pied la route jusques à St. Cergue ; nous laissons Mad. B.... dans la voiture, escortée par le conducteur et trois ou quatre postillons.

Il y avait une heure que nous montions, lorsque nous rencontrâmes deux voyageurs auxquels nous demandâmes si nous étions près d’arriver à ce St. Cergue tant désiré. — Oh ! nous dit l’un d’eux, dans deux heures et demie, en allant d’un bon pas, vous y arriverez. Il nous dit vrai.

Cette montagne est très-abondante en gibier ; nous voyions à chaque instant les traces des lièvres et des chevreuils imprimées dans la neige ; nous crûmes reconnaître les pieds d’un ours, et je suppose que nous ne nous sommes pas trompés ; chacun sait que ces animaux abondent dans le canton de Berne.

Plus nous nous élevions, et plus la scène que nous avions sous les yeux devenait majestueuse : cette belle journée fut un bonheur pour nous ; s’il eût fait de la pluie ou de la neige, il nous eût été impossible d’aller plus loin. Enfin, après avoir gravi la plus rude des montagnes et avoir été cent fois enfoncés dans la neige jusqu’à la ceinture, nous arrivâmes à St. Cergue.

Les premiers individus que nous rencontrâmes, furent les miliciens que LL. EE. y ont envoyés pour faire respecter leur pouvoir et empêcher le peuple d’écouter cette voix de la liberté qui tonne à ses oreilles et qui lui dit de réclamer ses anciens droits. Ces soldats étaient tous des jeunes gens bien faits et robustes, qui en faisant leurs factions se jetaient des pelottes de neige,

Nous envoyâmes aussi-tôt trois traîneaux et huit chevaux pour amener la Diligence ; en attendant, pour réparer nos forces mon ami et moi, nous nous mîmes sur la conscience chacun trois jattes de café… M. B… aimait le vin, il ne prit aucune part à notre déjeûné.

L’heure du dîner était arrivée lorsque le bruit des fouets nous annonça la Diligence. Mad. B…, qui mouroit de faim et de froid, nous récita pendant le repas le détail des peines qu’avaient eues les voituriers pour monter la montagne.

La caisse de la voiture avait été attachée sur un grand traîneau, d’autres portaient les roues, les malles, &c. Dix hommes, vingt-deux chevaux, quatre traîneaux et deux voitures étaient rassemblés au même lieu, dans une route de six pieds de large, bornée de chaque côté par un rempart de neige très-élevé, quand, sans doute pour embarrasser le Coche, descendent de la montagne quatre Allemands marchands de cochons, qui chassaient devant eux environ quatre-vingt de ces animaux, et pour augmenter l’embarras, un meûnier, avec une dixaine d’anes, qui allait de Trélex à St. Cergue, joint l'arrière-garde de la troupe. Jugez du cahos, des cris des postillons, des cochons, des anes, de Blaque à la voix de Stentor, des coups de fouets donnés et reçus : cette plaisante rencontre est difficile à décrire.

Tandis que le conducteur jurait, que les marchands de cochons poussaient ces Messieurs, l’anier, qui était un personnage plaisant, montait sur l’impériale du carrosse, pour jouir à son aise du spectacle vraiment comique qu’il avait sous les yeux.

J’aime cet homme, il est observateur, la rencontre la plus bizarre lui fournit l’occasion de voir comment tous ces individus ainsi rassemblés viendront à bout de passer et de continuer leur route : pour ne perdre aucune scène de détail, ne pouvant gravir sur la neige, il monte sur la voiture la plus élevée ; de-là il découvre les quatre Allemands, courant çà et là, criant à perdre la tête à leurs nombreux troupeaux, qui s’engageant parmi les chevaux et les voituriers qui veulent les éviter, en reçoivent mille coups, et poussent de vrais cris de cochons. C’est à qui augmentera le bruit ; les uns rient, les autres font des imprécations, tous crient ; le chien de Blaque, placé sur la diligence, répondait de toutes ses forces, en agitant ses clochettes, aux aboiemens des chiens qui accompagnaient les pourceaux : les anes épouvantés de ce vacarme s’enfuient, le meûnier joint alors ses cris à ceux du reste de la compagnie, Mad. B… jouit tout à son aise du plus horrible bacchanal qu’il soit possible d’imaginer. Enfin, les cochons ont passé, l’anier est descendu, il a rassemblé ses montures, la caravane poursuit sa marche, et après mille peines, arrive heureusement à St. Cergue.

Il était midi lorsque nous reprîmes notre route : la crainte d’être renversé et de me rompre peut-être quelque membre, dans une montagne remplie de neige, loin de tout secours, me fit prendre la résolution de faire seul, à pied, le chemin de St. Cergue aux Rousses.

Je pars donc le premier : la caravane me suit de la manière que je l’ai dit plus haut : je l’eus bientôt perdu de vue dans un chemin tortueux ; je n’entendis plus que les cris et les coups de fouets de vingt hommes qui excitaient les chevaux, et soutenaient la voiture dans les passages difficiles. Mon ami, M. et Mad. B.... étaient restés dans le carrosse. Peu après je n’entendis plus rien.

Je marchais seul dans un vallon rempli de neige, borné de chaque côté par une haute montagne couverte de sapins majestueux ; j’étais ébloui par la verbération du soleil sur cette immense nappe blanche. Mon âme, portée à la réflexion par le silence et le calme le plus profond, se rappela les sensations qu’elle éprouvait le jour précédent : à la même heure, au même instant, j’étais au milieu de mes parens, de mes amis, de ceux qui ne m’ont jamais abandonné dans mes douleurs : je me rappelai des souvenirs pleins de charmes, rien de désagréable ne se présenta à mon imagination. Ô famille respectable ! ô mes parens ! ô mes amis ! vous reçûtes dans ce moment le juste tribut de ma reconnaissance.

Je portais mes regards autour de moi ; le froid avait chassé des chalets les bergers et les troupeaux, ces heureux hôtes des montagnes de la Suisse.

La Dôle ne me parut pas fort élevée ; je ne suis jamais monté sur son sommet, mais d’après l’admirable point de vue dont on jouit de la montagne de St. Cergue, je puis assurer que la vue doit être pleinement satisfaite lorsque le temps est serein. Les cinq lacs que l’on découvre du sommet de la Dôle sont ceux de Genève, de Neuchâtel, de Bienne, de Thoun et d’Anneci.

Les habitations se voyaient à peine, les chemins avaient disparu, les précipices étaient comblés : la monotonie insupportable de la neige me fatigua, je cherchai à m’en distraire, et voici les réflexions que je fis.

Ce n’est pas dans le séjour des grandes villes que l’on apprend à connaître les beautés de la nature : l’être pusillanime, dont l’ame timide s’émeut facilement, n’abandonnera jamais les lieux qui l’ont vu naître ; il ne respirera point cet air vraiment pur qui enveloppe la nature sur le sommet des montagnes où il ne portera point ses pas : ses yeux ne seront jamais éblouis du vif éclat des glaciers de Chamouni, et ses oreilles ne seront point épouvantées du bruit de la cascade d’Arpenas, ou de Pissevache, ou de Lauterbrunn. Il ne connaîtra la nature et ses sublimes aspects que par ouï dire, et d’après des tableaux.

L’homme est fait pour voyager, il n’est point attaché au sol qu’il habite ; il n’est point une maison, un pré, un champ, il peut, il doit se transporter ; il faut qu’il aille connaître les autres nations, pour rapporter dans sa patrie leurs vertus, leurs arts, leur industrie, et leurs connaissances.

Je me transportai au milieu de l’été dans cette vallée délicieuse, cherchant à me mettre à l’abri de l’excessive chaleur du soleil ; je m’enfonçai dans un bocage, je m’égarai dans un bois de hauts sapins, et après une marche courte mais pénible, je m’assis sur un tapis de mousse et de rhododendron au bord d’un ruisseau dont le doux murmure invitait au repos. Avec quelle tranquillité les diverses scènes de ma vie se retracèrent à ma pensée ; je doutais de la vérité des événemens malheureux dont elle a été semée ; la paix était dans mon cœur. Comme je craignais peu mes ennemis ! Comme j’aimais mes amis ! Ô ! moment fortuné ! tu ne fus point pour moi une illusion ! Je cueillis la fleur sentimentale, appelée souvenez-vous de moi, en pensant à tout ce que j’aimais. Je pris dans le ruisseau des petits cailloux d’une même couleur, dont je formai le chiffre le plus amoureux, J. C. La fraîcheur du lieu, le plus profond silence, qui n’était interrompu que par le cri des cigales et le chant de quelques pinsons, la douce émotion dans laquelle j’étais, me firent croire que quelque sylphe, ou quelqu’autre esprit aërien, concourait à me faire éprouver les plus délicieuses sensations. J’appelai à plusieurs reprises C....., les échos répétèrent mille fois ce nom cher à mon cœur : mes sens fatigués par la douce agitation de mon ame cherchèrent à goûter quelque repos sur le gazon qui me portait : je m’abandonnais au sommeil, lorsqu’un pâtre arriva subitement dans le bosquet où j’étais, et sans m’appercevoir, se mit à appeler ses troupeaux dispersés ; les cris de ce berger me tirèrent brusquement de ma rêverie, je cessai de jouir de mon illusion, je me crus égaré ; cet homme m’indiqua la route que je devais suivre.

Je vous reverrai, bocages heureux de St. Cergue ! je veux m’égarer dans vos charmans labyrinthes ! Je terminerai ma promenade en déposant au pied d’un arbre un panier rempli de vin, de pain, et de mêts simples ; j’y joindrai quelques pièces de moinane pour le pauvre bucheron que le hasard conduira dans ce lieu : il portera ce petit trésor à sa bonne mère, à sa femme, à ses enfans ; la famille entière partagera cette collation, elle boira à ma santé, et leurs bénédictions me suivront encore lorsque j’aurai quitté leur canton.

Je me suis éloigné de ma route, j’y reviens par le chemin le plus court. Il y avait long-temps que je marchais, au milieu de la neige, lorsque des cris interrompirent le silence qui régnait dans cette vallée. Je courus aussi-tôt voir d’où venait ce bruit : c’étaient deux paysans qui conduisaient des traîneaux chargés des malles de la diligence, et qui étaient partis avant le dîner : un des traîneaux s’était renversé, je leur aidai à le relever ; mais malgré nos efforts, nous ne pûmes empêcher la neige d’entrer dans ma malle dont un côté s’était entr’ouvert ; une très-petite partie de mon linge fut sâlie.

Je viens de perdre la vue de ce beau lac, sur lequel je jetais de temps en temps des regards languissans… Je lui ai dit, adieu… Hélas !… je ne reverrai peut-être plus cette nappe d’eau bleue dont la surface, moëlleusement agitée, contrastait avec la neige qui couvrait les montagnes d’alentour. Adieu, mon beau pays ! ma douce amie !… Une nouvelle contrée s’offre à mes regards.

Lorsqu’on est parvenu à l’extrémité du vallon de St. Cergue, l’on découvre la charmante plaine de la Cure, enfermée dans un ceintre de montagnes : mille maisonnettes éparses forment la plus agréable perspective : l’on apperçoit sur la droite, dans le lointain, le clocher et le village des Rousses, où nous arrivâmes après une heure et demie de marche.

J’ai quitté la Suisse, me voici sur les frontières de la France, dans le département du Jura.

Cinq ou six commis font mine de vouloir me fouiller ; je les envoie à tous les diables, en les priant quoique cela, d’attendre que la diligence soit arrivée. J’étais gelé ; je me rendis donc aussi-tôt à l’auberge pour me chauffer : mes bottes étaient si humides que j’eus des peines infinies à les ôter pour chausser une paire de sabots. J’étais mouillé jusqu’à la ceinture, et placé devant un feu des plus ardens ; sept ou huit volailles tournaient à la broche et se brûlaient plus qu’elles ne se cuisaient. Un immense cuvier, rempli de linge, laissait exhaler une vapeur insoutenable, qui était corrigée par une fumée épaisse qui sortait de dessous le manteau de la cheminée ; les parois, les meubles, la vaisselle de cette étroite cuisine, ont la couleur d’un vieux chapeau.

La maîtresse de l’auberge accouchait dans une chambre voisine : j’étais obligé de me déranger à chaque instant, afin de laisser passer la sage-femme, la garde-malade, le mari, les enfans, les amies, les commères, etc. qui portaient des secours et me disaient poliment chaque fois : « je vous demandons bien excuse. » Deux chambres voisines étaient remplies d’hommes, qui, assis autour d’un poële brûlant, buvaient et

Chantaient à tour de mâchoire,
Maints et maints cantiques à boire.

L’on avait beau les prier de cesser leur bruit, ils ne tenaient aucun compte des demandes qu’on leur faisait ! les chiens…

Un grand estafier était debout au coin du feu, les bras pendans contre sa veste sâle : de temps en temps, d’une main potelée de verrues et de durillons, il arrosait négligemment les volailles qui étaient à la broche, et à chaque reprise, me disait : « vous avez eu bien mauvais chemin. » Après lui avoir répondu trois ou quatre fois, oui, (tout court) je finis par ne plus faire attention à ce qu’il me disait. J’appris un instant après que cet individu était un employé, que le directeur du bureau des Rousses avait envoyé après moi, pour observer mes démarches, etc. L’imbécille ! je suis certain que le gueux que l’on avait attaché à mes pas, aurait laissé passer pour cent mille livres de contrebande, si on lui avait donné 6 liv., tant il me parut misérable. Eh ! ce sont ces gens-là sur lesquels vous comptez pour percevoir les droits sur les frontières ! Que voulez-vous faire ? les honnêtes gens ne veulent pas de ces places-là.

Le feu, comme vous devez le penser, me sécha, puis me brûla ; mes yeux étaient pleins de larmes, que faisait couler la fumée dont la cuisine était remplie ; la porte, qui était derrière moi sans-cesse ouverte, laissait entrer un air des plus vifs qui me gelait d’un côté, tandis que de l’autre je ressentais la plus violente chaleur. Las d’être si mal, je cherchai un autre lieu pour me délasser et trouver du moins quelqu’un avec lequel je pusse causer : l’on m’indiqua un moulin ; j'y entrai, il faisait obscur, une douzaine de paysans formaient un cercle autour de la cheminée ; aucun ne me fit l’honneur de me regarder ; il n’y avait ni banc, ni chaise ; le feu paraissait s’éteindre : je sortis de ce lieu d’ennui, et laissai les anes et le moulin.

Ah ! voilà la diligence arrivée saine et sauve.

Après une visite aussi longue qu’elle fut inutile, l’on replaça le carosse sur ses roues, et nous partîmes pour Morez.

À un quart de lieue des Rousses est un passage difficile ; une vingtaine de paysans furent priés (et payés) de venir nous aider à soutenir la voiture ; cinquante enfans les suivirent ; la lune éclairait ; les chevaux qui avaient de la neige jusqu’au poitrail s’abattaient à chaque instant ; les roues du carosse ne pouvaient plus tourner. Je ne parle ni des cris, ni des juremens, ni des coups de fouets, ni de l’embarras de tout ce monde ; il suffit de dire que le bruit que faisait cette troupe m’épouvanta plus d’une fois ; le mauvais pas franchi, nous remontâmes dans la voiture : il y avait un instant que nous roulions tranquillement lorsqu’on nous fait arrêter ; l’on ôta les chevaux, et après nous avoir invités à la patience, tous les gens des Rousses s’en vont avec nos chevaux chercher les bagages. Ces pauvres animaux eurent le double de mal.

Nous restâmes donc dans la diligence, au clair de la lune, sur la grande route, sans armes, sans défense, sans…… mais nous n’avions pas besoin de cela, il ne nous fallait que de la gaieté, nous en eûmes bientôt trouvé ; mille chansons, ou plutôt mille cris, dissipèrent notre ennui.

Après une attente d’une heure et un quart, les bagages arrivèrent, et nous continuâmes notre route.

Le chemin qui conduit à Morez va toujours en descendant ; un torrent dont le bruit est épouvantable, coule à votre gauche ; une montagne d’une hauteur considérable est perpendiculairement placée à votre droite.

La petite ville de Morez doit être charmante, à en juger par ce que j’ai pu appercevoir de la voiture, au clair de la lune. Un bon feu, un excellent souper, une bonne compagnie nous attendaient ; j’apportais un appétit et une fatigue extraordinaires ; je mangeai autant que quatre. La conversation s’anima au milieu du repas ; l’on parla de la politique ; mon ami démontra à un espèce d’aristo-démo<rate, les avantages de la nouvelle constitution, et le convainquit de la fausseté de quelques principes qu’il paraissait avoir adoptés.

Pour moi, je n’eus de discussion avec personne ; je m’assoupis au dessert : je fus me coucher aussi-tôt, et dormis de ce sommeil que procurent la lassitude et une bonne santé, dans des draps humides du plus mauvais des lits… Onze heures et demie.

Bona sera alla mia cara.