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La Bonne aventure (Sue)/4/II

La bibliothèque libre.
Michel Lévy Frères, libraires-éditeurs (p. 35-63).
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II

Le docteur Bonaquet et sa femme, à la vue de Fauveau, ne purent cacher leur douloureuse surprise.

Joseph n’était plus reconnaissable ; sa figure, qui respirait naguère la franchise et la bonne humeur, était amaigrie, pâle, sombre et à demi cachée par son épaisse barbe brune qu’il avait laissé pousser dans toute sa longueur ; ses vêtements malpropres, en désordre, achevaient de lui donner une apparence misérable et sinistre ; sa taille robuste et élevée s’était, courbée, comme s’il se fût affaissé sur lui-même ; sa physionomie exprimait un singulier mélange d’amertume et d’hébètement ; sa démarche, sans être chancelante, était lourde, indécise ; et faut-il le dire, aux premières paroles que Joseph adressa au docteur, celui-ci s’aperçut qu’une forte odeur d’eau-de-vie s’exhalait de la bouche de son ami. Le pénible étonnement de Jérôme se peignit si lisiblement sur ses traits, que Fauveau lui dit d’une voix lente et creuse.

— Tu me trouves bien changé, hein ! Jérôme ?

— Tu as donc eu quelque grand chagrin ? — s’écria Bonaquet d’un ton d’affectueux reproche ; — et je n’en ai rien su, et tu n’es pas venu à nous !

— Non ! je t’ai évité depuis près de trois mois, Jérôme ; Maria et moi, nous t’avons battu froid, ainsi qu’à ta dame, qui avait été si avenante pour nous. Alors, vous vous serez dit, n’est-ce pas, oublions ces ingrats ? Vous avez eu raison.

— Non, monsieur Fauveau, — reprit Héloïse, — nous ne vous avons pas ainsi jugés ; nous avons été, je vous l’avoue, affligés de la froideur qui peu à peu a succédé à nos premiers rapports remplis de cordialité ; mais, tout en déplorant ce changement, dont nous ignorions la cause, nous parlions toujours de madame Fauveau et de vous comme de deux amis qui devaient nous revenir tôt ou tard.

— Et vous voyez, madame, — reprit Joseph avec abattement ; — vous voyez, en voilà déjà un qui vous revient, mais trop tard.

— Trop tard, mon bon Joseph, — dit Bonaquet, et pourquoi ?

— Parce que ma vie est empoisonnée, est perdue, murmura Fauveau avec abattement.

— Ta vie perdue ! — s’écria le docteur Bonaquet avec une angoisse croissante. — Joseph, je t’en conjure, explique-toi ; ne te désespère pas ainsi, confie-nous tes peines en toute sincérité ; peut-être te serons-nous de bon conseil.

— Je ne mérite plus ton amitié, Jérôme, — répondit Fauveau avec confusion ; — je t’ai menti, je t’ai trompé !

— Toi ? toi ?

— Et en venant ici, je manque à une promesse jurée. C’est encore un acte de malhonnête homme ; mais bah ! une fois qu’on y est, qu’est-ce que cela fait ?

— Vous vous calomniez, monsieur Fauveau, reprit doucement Héloïse. — Jamais vous n’agirez en malhonnête homme ; un cœur loyal comme le vôtre ne change pas ainsi.

— Cela vous étonne tant que vous ne pouvez pas le croire, n’est-ce pas, madame ? — reprit Fauveau ; ni moi non plus, je n’aurais pu le croire, et pourtant cela est ! C’est comme si l’on m’avait dit que moi, qui ne buvais que de l’eau rougie, j’en viendrais un jour à tâcher de m’abrutir à force d’eau-de-vie ! j’aurais haussé les épaules.

— Joseph, tu m’épouvantes ! — s’écria le docteur Bonaquet. — Parle, au nom du ciel ! que t’est-il arrivé ?

— Il m’est arrivé, — balbutia Fauveau d’une voix étouffée, — il m’est arrivé que je rends Maria malheureuse comme les pierres.

— Toi, mon bon Joseph, toi ?…

— Oui, moi.

Le docteur et sa femme échangèrent un nouveau regard de surprise douloureuse, tandis que Fauveau continuait :

— Je vais m’expliquer, Jérôme, c’est mon devoir, puisque je viens à toi malgré mes torts. Que veux-tu ! un malheureux qui se noie essaie de se raccrocher où il peut, n’est-ce pas ? Mais, va, il sera trop tard. Je me sens perdu. Aussi je viens plutôt te faire mes adieux que te demander un conseil. Lorsque tu m’auras entendu, tu verras qu’il ne me reste rien… non, rien dans la vie !

— Qui sait ! monsieur Fauveau, — reprit Héloïse, — il y a tant de consolations, tant de ressources dans l’amitié !

Fauveau ne parut pas entendre les paroles de la jeune femme ; il passa par deux fois ses larges mains sur son front en disant à Jérôme avec un sourire navrant :

— Toi qui es médecin, tu dois comprendre cela ? Depuis que je bois tant d’eau-de-vie j’ai peine à me souvenir… Heureusement ! — ajouta-t-il en manière de triste parenthèse, — Oui… mes idées s’appesantissent, s’embrouillent, se perdent même, lorsque, comme à présent, je suis presqu’à jeun ; aussi voilà que maintenant je ne sais plus par où commencer…

— Mon bon Joseph, écoute-moi… je…

— Ah ! j’y suis, — reprit Fauveau en interrompant son ami. — Tu te souviens, Jérôme, que la fois où Maria et moi nous avons dîné ici, il avait été convenu que nous ne devions plus recevoir Anatole ?

— Sans doute.

— Eh bien ! malgré tes avis, nous avons continué de voir Anatole, sans oser te l’avouer.

— Je regrette ce manque de confiance de ta part, mon pauvre Joseph, — répondit le docteur en échangeant un regard avec sa femme, — mais enfin, pour quel motif as-tu revu Anatole.

— Parce qu’il voulait m’aider à me venger.

— De qui ?

— D’un prince.

— Pourquoi cette vengeance ?

— Parce qu’il voulait séduire Maria.

— Que dis-tu ?

— Oui, il avait fait offrir à ma femme de l’argent, beaucoup d’argent.

— À ta femme ?… — s’écria Jérôme en joignant les mains avec indignation, — à ta femme !

— Elle a méprisé ces offres ; plus tard, le hasard a fait qu’Anatole est entré comme secrétaire chez ce même prince ; celui-ci a su qu’Anatole nous connaissait, il lui a dit : « Aidez-moi à séduire Maria Fauveau, et ma protection vous est assurée. »

— Mais c’est horrible ! — s’écria Jérôme en échangeant avec sa femme un regard de dégoût.

— Anatole a eu l’air d’accepter, reprit Joseph Fauveau, — parce que ce prince avait une fille, une grande dame, une duchesse. Et Anatole nous a dit : — « J’aurai l’air de vouloir servir l’amour du prince pour Maria, afin de prendre pied chez lui et de séduire sa fille, et puis un beau jour nous le ferons venir et je lui dirai devant ta femme et toi : « Mon prince, vous vouliez porter le déshonneur dans la maison de mon ami, c’est moi qui ai porté le déshonneur dans la vôtre : votre fille a été ma maîtresse et je la méprise. » Voilà comme tu seras vengé, Joseph.

— Cette vengeance serait odieuse ! — s’écria Héloïse ; car la fille du prince n’est sans doute pas complice des honteux projets de son père.

— Tant pis pour elle ! — reprit Joseph d’un air sombre ; — son brigand de père nous a fait assez de mal. Il est cause de tous mes malheurs. Oui, car en apprenant qu’on avait cru Maria capable de se vendre pour de l’argent, ma première idée, et depuis elle ne m’a plus quitté, ma première idée a été de me dire : « Pour qu’on ose ainsi marchander ma femme, il faut qu’elle ait donné motif à cela, il faut enfin qu’il y ait eu quelque chose à dire sur elle… »

— Mais ce raisonnement était insensé, monsieur Fauveau, — reprit vivement Héloïse ; — la plus honnête femme du monde est-elle donc à l’abri de propositions indignes ?

— Oui, au premier abord cela paraît ainsi, madame. Anatole m’avait dit la même chose que vous. Aussi un moment je l’ai cru ; mais bientôt, malgré moi, cette maudite pensée ne m’est plus sortie de la tête, et depuis j’ai toujours soupçonné Maria. Moi qui, jusque-là, avais été à rire le premier avec elle des déclarations qu’on lui faisait quelquefois au magasin ; moi qui, de ma vie, n’avais été jaloux, je suis devenu jaloux comme un tigre. Anatole avait beau me vanter la sagesse de Maria, je me disais : Il me cache ses soupçons pour ne pas m’inquiéter ; mais pour sûr mon tort aura été jusqu’ici de ne pas assez surveiller ma femme, d’avoir eu trop de confiance en elle, de ce moment, la jalousie a bouleversé mon caractère ; au lieu d’être comme autrefois, doux et bon pour Maria, je me suis peu à peu montré dur, bourru, méfiant ; je n’avais ni le courage d’avouer ma jalousie, ni le courage de ne pas être jaloux de Maria. Et pourtant elle souffrait avec une douceur d’ange mes injustices, mes duretés, à quoi elle ne comprenait rien ; je la voyais de plus en plus triste, souvent je la surprenais tout en larmes embrassant sa petite fille. Alors Maria me disait avec un sourire qui me navrait, car il ressemblait à un sourire de folle : — « La sorcière n’avait peut-être pas tort de me prédire d’affreux malheurs ; je ne sais pas comment ils arriveront, mais voilà déjà qu’ils commencent. »

— Pauvre enfant ! comment toi, Joseph, avec ton bon cœur, ton bon sens, tu ne pouvais vaincre une jalousie insensée ?

— Jérôme, on ne raisonne pas la jalousie. Enfin, un jour Maria m’a dit : « Joseph, je ne t’ai jamais menti, je t’ai aimé autant qu’on peut aimer quelqu’un. Chaque jour tu me dis des paroles blessantes. Je les ai si peu méritées que je ne les comprends pas. Il faut nous expliquer franchement ; car si tu continuais à te montrer si méchant, si injuste, toi autrefois si bon, je finirais peut-être, malgré moi, par ne plus t’aimer. »

« — Si tu ne m’aimes plus, — m’écriai-je en me sentant frappé au cœur, — c’est que tu as un amant, malheureuse ! Je m’en suis toujours douté d’après les propositions du prince ; mais aujourd’hui je ne doute plus… je suis certain de ton indignité. » — Alors j’ai eu comme un vertige de désespoir… de rage. Et j’ai levé la main sur Maria.

— Ah ! — s’écrièrent à la fois le docteur et sa femme avec effroi.

— C’est ignoble, c’est lâche, n’est-ce pas, de vouloir battre une pauvre femme ? — reprit amèrement Fauveau ; — je le sais bien ; mais la jalousie, ça vous rend fou, Jérôme, fou furieux ! Aussi, j’ai repris, en secouant Maria par le bras :

« — Avoue que tu as un amant, malheureuse !

— « Si j’avais un amant, Joseph, — m’a-t-elle répondu, — je te l’avouerais, quand tu devrais me tuer sur la place, car de ma vie je n’ai menti. Je ne t’ai pas dit que je ne t’aimais plus, car Dieu sait combien j’ai pleuré, combien je pleure chaque jour en songeant à notre bon temps d’autrefois, ce temps qu’il ne tiendrait qu’à toi de faire renaître pour tous deux. Je t’ai seulement dit que si tu continuais d’être si injuste et si méchant, peut-être, malgré moi, je finirais par ne plus t’aimer, ce qui serait plus terrible pour moi que d’avoir le cou coupé, comme l’a prédit la sorcière. Tu viens de m’outrager, de me frapper… Tu n’as pas la tête à toi, mon pauvre Joseph… je te pardonne.

« — Tu me pardonnes ! C’est toi qui devrais me demander pardon à genoux, malheureuse !

— « Je le veux bien, car pour me maltraiter ainsi, tu dois cruellement souffrir, et si j’en suis involontairement la cause, je t’en demande pardon, me voici à genoux. Es-tu content ? Mais, au moins, sois bon et juste pour moi. Crois à ma franchise, à ma tendresse, qui ont survécu à tant de chagrin ! »

— C’est un ange ! — dit Héloïse les yeux mouillés de larmes, — malheureuse enfant !

— Et cette soumission ne t’a pas désarmé ! — s’écria le docteur non moins ému que sa femme. — Ces paroles si sincères ne t’ont pas convaincu ?

— Pour que Maria, elle si fière, se soit agenouillée devant moi, — répondit Fauveau en secouant la tête d’un air farouche, — il faut qu’elle ait quelque chose à se reprocher ; et puis, j’en reviens toujours là, on n’offre pas de l’argent à une femme qui n’a jamais fait parler d’elle. Aussi est-ce l’offre de ce vieux scélérat de prince qui m’a ouvert les yeux. — Mais cette résignation que tu reproches à ta femme, tu la lui imposais par tes violences ; elle n’avait pas d’autre moyen de t’apaiser.

— M’apaiser ? — reprit Joseph avec un sourire sinistre. — Cette hypocrisie a redoublé ma fureur, et je l’ai si indignement traitée, qu’elle m’a dit : « Joseph, sans notre petite fille et le chagrin que je crains de faire à mes parents, je te quitterais pour toujours après la scène d’aujourd’hui. » — Ces paroles m’ont exaspéré. Heureusement Anatole est entré dans ce moment, sans quoi je crois que j’aurais tué Maria ; il l’a arrachée de mes mains, en me reprochant ma brutalité. Alors, comme un égaré, marchant devant moi sans savoir où j’allais, je me suis sauvé de la boutique. Au bout de je ne sais combien de temps, je suis revenu à moi. J’avais tant marché que j’étais éreinté. Je suis entré dans un café pour me reposer ; le garçon m’a demandé si je voulais un petit verre d’eau-de-vie ; j’ai accepté machinalement. Alors, sans doute, l’agitation où j’étais et mon peu d’habitude de boire de cette liqueur en ont doublé l’effet, car, au premier petit verre, ma tête s’est troublée, je me souvenais à peine de ce qui s’était passé dans la journée. J’ai trouvé cela bon, d’oublier… Aussi, afin d’oublier tout à fait, j’ai bu un second, un troisième verre, peut-être davantage, car j’ai fini par être si complètement ivre, que le maître du café a eu pitié de moi : il m’a fait faire un lit dans son arrière-boutique, où j’ai passé la nuit. Quand je me suis réveillé, au petit jour, je croyais rêver, mais bientôt je me suis souvenu de tout. Alors je me suis dit : C’est une belle invention que l’eau-de-vie, ça fait oublier… De ce jour-là, j’ai commencé à boire pour m’étourdir. Tout m’est devenu égal ; je ne me suis plus occupé de mes affaires ni de moi-même ; j’ai laissé pousser ma barbe, je me suis jeté la tête la première dans l’abrutissement ; aussi, on me montre au doigt dans le quartier, et quand je ne suis pas ivre-mort, je fais des scènes affreuses à Maria. Elle a encore enduré cela avec sa patience d’ange. Mais hier, après une querelle où je l’ai maltraitée devant sa fille, elle m’a déclaré qu’elle n’en pouvait supporter davantage, que notre commerce allait de mal en pis, et qu’elle était décidée à se retirer chez sa mère avec notre enfant. Elle a ajouté en fondant en larmes : « Au moment de te quitter pour jamais… si méchant que tu sois devenu, je ne t’en veux pas et te pardonne, Joseph… L’auteur de tous nos chagrins est ce prince maudit, puisque ses offres honteuses ont éveillé ta jalousie… Sans cette jalousie, tu serais resté bon et juste comme autrefois. Mais patience… la dernière fois que M. Anatole est venu, il m’a dit, que le jour de la vengeance approchait. Le malheur m’a rendue méchante, et je me réjouis de tout ce qui peut arriver de cruel à cet indigne prince… Cela n’empêche pas notre bonheur d’être à jamais perdu… mon pauvre Joseph… mais console-toi comme je me console, en songeant que la sorcière se sera seulement trompée de mort en me disant que je dois mourir toute jeune… sur l’échafaud. Digne femme, pourvu qu’elle n’ait fait que cette erreur-là, je la remercierai de tout mon cœur, car maintenant je serais bienheureuse de mourir. »

— Tu ne songes donc pas, — s’écria Jérôme, — qu’après tant de secousses, tant de chagrins, l’imagination de ta pauvre femme peut à la fin se frapper de cette ridicule et sinistre prédiction, sa raison s’égarer !

— Si, car j’ai eu peur lorsque Maria m’a dit ces dernières paroles ; il m’a passé comme une lueur dans l’esprit, et un moment j’ai pensé que peut-être j’avais tort d’être jaloux ; et puis au point où j’en suis avec ma femme, ça aurait du m’être égal de me séparer d’elle. Eh bien ! non, ce dernier coup m’a accablé. Si peu que je voyais Maria, c’était toujours cela… Et quand j’avais la tête à moi, je regardais ma femme en me rappelant comme d’un rêve d’il y a longtemps notre gentil ménage d’autrefois, notre amour, nos beaux projets de nous retirer jeunes encore à la campagne. C’était, je le sais bien, autant de coups de poignard que je me donnais à moi-même en songeant à cela. Mais c’est égal, je me disais : J’ai pourtant été heureux, moi !

Les larmes vinrent aux yeux de Jérôme et de sa femme. Fauveau ne s’en aperçut pas et continua :

— Enfin, quand Maria m’a signifié que nous devions nous séparer, je te l’ai dit, Jérôme, ça été mon coup de grâce. Au lieu de me mettre en fureur et de la supplier de ne pas m’abandonner, je suis resté comme un idiot, j’ai pleuré, et je suis remonté dans la petite chambre que j’avais prise au quatrième ; je me suis jeté sur mon lit, j’ai bu de l’eau-de-vie à perdre la mémoire… Tantôt, j’allais recommencer, espérant que j’en mourrais peut-être, lorsque, je ne sais comment, j’ai pensé à toi, Jérôme ; j’étais comme un noyé qui se raccroche à une dernière branche. Je me suis dit : Allons voir Jérôme, et en tous cas lui faire mes adieux et lui demander pardon de l’avoir trompé ; car, vois-tu, du premier mensonge que nous avons été obligés de te faire au sujet d’Anatole, a commencé de ma part et de celle de Maria ce que tu as pris pour de la froideur. Et pourtant, ce n’était que de l’embarras, de la honte : car, Maria et moi, nous avions le remords de te manquer de confiance. De ton côté, toi et ta femme, nous croyant refroidis à votre égard, vous êtes devenus de plus en plus réservés envers nous. Aussi, va, Jérôme, sans tous mes malheurs tu ne me verrais pas ici. Maintenant, tu m’as entendu ; avais-je raison de te dire que tous les conseils du monde ne changeraient rien à ma position ? Maria me hait, me méprise ; elle est pour toujours perdue pour moi, oui, pour toujours, pour toujours !

Et le malheureux, cachant dans ses mains sa figure inondée de larmes qu’il ne put contenir plus long-temps, tomba dans un fauteuil en poussant des sanglots déchirants.