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Le Correcteur typographe (Brossard)/volume 2/21

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Imprimerie de Chatelaudren (2p. 674-682).


CHAPITRE XXI

MANCHETTES ET ADDITIONS



Les manchettes, auxquelles on donne encore parfois le nom de notes marginales ou additions, sont de « courts sommaires », ou encore des « indications, des notes, des dates, qui se placent en marge d’un texte imprimé », sans renvoi dans le corps de ce texte.

Ainsi que le dit Fournier [1], le but ordinaire de ces notes marginales, dont l’emploi se remarque le plus fréquemment dans les livres d’histoire, est de relater les dates, de présenter le résumé très succinct des événements, ou de faire connaître, par le nom des auteurs ou le titre des ouvrages, les sources auxquelles on a puisé. Leur utilité ne se réduit pas à cette seule classe de livres ; les voyages, les traités de sciences et d’arts, et généralement les ouvrages de faits, lorsqu’ils sont accompagnés d’additions, offrent au lecteur un avantage universellement apprécié, celui de mettre sous ses yeux toutes les sommités d’un ouvrage, et de lui en faire concevoir rapidement la marche et le dessein.

Autrefois on usait largement des additions ; et, suivant Daupeley-Gouverneur[2], on mettait fréquemment en manchettes, c’est-à-dire en marge, de véritables notes, qui ne figureraient plus aujourd’hui qu’au bas des pages. Bien plus, au lieu de reporter l’excédent de ces manchettes à la page suivante, on le disposait volontiers en hache, c’est-à-dire que l’on retranchait au bas de la page autant de lignes de texte qu’il était nécessaire pour l’y faire entrer, en composant alors ce surplus sur la totalité des deux justifications réunies du texte et de l’addition. Il en résultait pour le lecteur une confusion qui est peut-être la cause de l’abandon dans lequel les manchettes ou additions sont tombées de nos jours. Les difficultés typographiques communément attachées à ce travail, tant pour la composition (ou la mise en pages) que pour le tirage des feuilles, ont pu contribuer aussi à cette défaveur. Sous le rapport de la facilité des recherches, il faut, toutefois, regretter, avec la majorité des lecteurs, de voir cet usage se perdre de jour en jour, car on doit reconnaître que les manchettes sont d’une utilité incontestable et qu’elles ajoutent à la clarté du texte dont elles sont en quelque sorte les jalons.

Cependant, certains formats, notamment ceux au-dessous de l’in-12, ne sauraient, en raison de l’exiguïté des marges, comporter de manchettes.

D’après E. Leclerc[3], le premier ouvrage où se rencontrent des notes marginales serait un Apulée imprimé à Rome, en 1469, par Sweynheim et Panhartz.
xxxx Autrefois, on se servait de la croix (+) pour renvoyer aux notes marginales.

1. Ainsi que l’indique leur nom, les manchettes ou notes marginales sont placées sur les marges[4], en regard du texte auquel elles se rapportent.

2. Dans les pages impaires, la manchette figure dans la marge droite ; aux pages paires, dans la marge gauche ; pour parler plus simplement, la manchette s’imprime constamment dans la marge extérieure, c’est-à-dire du côté de la pagination.
xxxx Parfois cependant on rencontre les manchettes dans la marge intérieure, par exemple dans certaines impressions administratives, circulaires, instructions, etc. ; la marge extérieure, fort importante, est alors destinée à recevoir, le cas échéant, les annotations manuscrites, qui doivent compléter, modifier ou éclairer le texte.

3. Dans les ouvrages à deux colonnes, les manchettes, suivant le texte auquel elles se rapportent, se placent dans la marge extérieure ou dans la marge intérieure.

4. Les manchettes doivent être composées avec un caractère assez fin pour que la justification puisse en être très resserrée.
xxxx Le caractère dont on se servira sera donc au plus égal, de préférence inférieur, à celui utilisé pour les notes : si, par exemple, le texte est composé en corps 11 ou en corps 10, les notes seront en 8 ou en 7, et les additions en 6.

D’après Dominique Fertel, « les additions se peuvent aussi faire de caractères romains ou d’italique, et lorsqu’il y en a de deux sortes de langues, on doit faire les unes de romain et les autres d’italique. »

5. La justification des manchettes s’établit sur un nombre régulier de cadrats ou de lingots de garniture, afin de faciliter la mise en pages et les parangonnages de blanc dans le sens de la hauteur de la page.

Cette justification est habituellement du 1/5, du 1/6 et parfois du 1/7 de la justification totale de l’ouvrage.

6. La composition, très rarement interlignée, a lieu indifféremment en alinéa, en sommaire, en style lapidaire ou vedette :

a) Le sommaire est peu employé, en raison de la perte de place occasionnée, à chaque ligne, par le cadratin de rentrée : perte d’autant plus gênante que l’on se trouve en présence d’une justification plus étroite :

Définition juri-dique et légale d’un étang.
  xxxLes étangs sont des nappes d’eau non courante, salée ou douce, ordinairement retenues par une chaussée, ayant, ou non, écoulement, de caractère naturel ou artificiel, et dans lesquelles on nourrit, souvent du poisson.
xxxx On appelle chaussée, ou digue, l’amas de terre ou de maçonnerie qui retient l’eau.

b) L’alinéa est le genre de composition le plus courant :

Définition juri-dique et légale d’un étang.
  xxxLes étangs sont des nappes d’eau non courante, salée ou douce, ordinairement retenues par une chaussée, ayant, ou non, écoulement, de caractère naturel ou artificiel, et dans lesquelles on nourrit, souvent du poisson.
xxxx On appelle chaussée, ou digue, l’amas de terre ou de maçonnerie qui retient l’eau.

c) Toutefois, si le texte est court, si la justification a dû être prise assez étroite, ou si l’auteur le désire ainsi, on adopte la forme lapidaire : au lieu de disposer le texte en alinéa, on compose en lignes inégales et placées en vedette :

Définition juridique, légale d’un étang.   xxxLes étangs sont des nappes d’eau non courante, salée ou douce, ordinairement retenues par une chaussée, ayant, ou non, écoulement, de caractère naturel ou artificiel, et dans lesquelles on nourrit, souvent du poisson.
xxxx On appelle chaussée, ou digue, l’amas de terre ou de maçonnerie qui retient l’eau.

Dans ce cas, la fraction d’un mot excédant la justification et rejetée à la ligne suivante se compose également au milieu :

Manœuvres et tentatives anticonstitution-nelles.   xxxCe fut à cette époque que la lutte contre le gouvernement prit un caractère de sédition d’autant plus grave et plus inquiétant qu’elle paraissait, ne point sortir des limites légales. Les hésitations de ses principaux adversaires, dont les idées différaient du tout au tout sur certains points, devaient permettre…

C’est le sentiment de M. Jean Dumont, qui préfère que les additions, lorsqu’elles ne sont point trop longues, soient composées dans le genre des têtes de tableaux, c’est-à-dire coupées selon le sens des mots, et chaque ligne composée au milieu de la justification de la manchette.
xxxx Cette disposition est d’ailleurs de toutes la plus commode ; elle peut s’employer dans n’importe quel cas ; elle évite les divisions par trop nombreuses et les espacements larges ou serrés d’une manière excessive.

7. L’espacement est dans la composition des manchettes la grande difficulté : en raison de la justification fort étroite, malgré l’emploi d’un caractère de petit corps, il est « forcément inégal ». Pour donner satisfaction à l’œil, on a recours à des artifices multiples :

a) On place une espace fine entre chacune des lettres d’un mot, qui ne remplit pas entièrement la justification, la place restée libre ne permettant pas d’amorcer le mot suivant ou de rejeter de la ligne précédente la syllabe convenable :

xxxRapports
avecx l’autorité.
  xxxSi un étang emprunte tout ou partie de ses eaux à un cours d’eau, il est soumis à la réglementation administrative, et la dérivation qui l’alimente ou le barrage qui la retient, ont besoin d’être autorisés. — Lorsque la chaussée de l’étang longe un chemin publique, l’autorisation administrative est encore nécessaire.

b) On rentre d’un blanc égal, à chaque extrémité de la justification, un mot qui ne forme pas ligne complète, et que l’on ne peut, vu le manque de place, espacer à 1 point : cette disposition est un rappel de la composition en style lapidaire :

xxSommaire des
principales règles
 administratives 
et des prescrip-tions légales.
  xxxSi un étang emprunte tout ou partie de ses eaux à un cours d’eau, il est soumis à la réglementation administrative, et la dérivation qui l’alimente ou le barrage qui la retient, ont besoin d’être autorisés. — Lorsque la chaussée de l’étang longe un chemin publique, l’autorisation administrative est encore nécessaire.

c) Par un blanc approprié, demi-cadratin ou cadratin, placé à l’extrémité extérieure de la ligne, on diminue artificiellement la justification d’une manchette, dont les coupures seraient exceptionnellement fautives.
xxxx Mais, pour éviter à l’œil l’aspect désagréable produit par le rapprochement de deux manchettes à justifications apparentes différentes, il est nécessaire de faire subir une semblable modification aux autres manchettes de la même page.

8. Il est indispensable que la justification des manchettes ou notes soit irréprochable : ni trop faible, ni trop forte. Les interlignes employées, le cas échéant, doivent être de longueur exacte, sans bavure.

9. Les manchettes sont séparées latéralement du texte par un blanc.

D’après Fournier, « l’épaisseur de cette séparation doit être proportionnée à la grandeur du format, à la largeur des marges et aussi à la force du caractère employé : pour l’in-8, par exemple, elle est en général de 4 à 6 points ».

Leclerc reconnaît que « l’intervalle de séparation est habituellement, de 3 à 6 points et ne dépasse pas 12 points ».

Daupeley-Gouverneur « sépare latéralement, les manchettes du texte par un blanc de 3 à 6 points ».

Desormes recommande un couchage qui ne peut être inférieur à 6 points et ne doit pas en excéder 12.

Théotiste Lefevre « les sépare ordinairement du texte par un blanc de 3 à 6 points selon le format. — Il faut, autant qu’il est possible, que le blanc soit d’une seule pièce. »

La force du blanc de couchage — qui doit être, autant que possible, « d’une seule pièce » — varie ainsi, suivant les formats, de 3 à 12 points. La moyenne généralement adoptée est un blanc de 6 points, qui presque en toutes circonstances paraît donner satisfaction.
xxxx Avec une manchette disposée en composition lapidaire, les blancs des lignes en vedette portent l’œil à augmenter la largeur du blanc réel de couchage ; l’arrangement en sommaire, lorsque celui-ci est placé à la marge extérieure des pages impaires, conduit au même résultat.

10. La première ligne de la manchette s’aligne par le pied avec la première ligne du texte auquel elle se rapporte :

Définition juri-dique et légale d’un étang.
  xxxLes étangs sont des nappes d’eau non courante, salée ou douce, ordinairement retenues par une chaussée, ayant, ou non, écoulement, de caractère naturel ou artificiel, et dans lesquelles on nourrit, souvent du poisson.
xxxx On appelle chaussée, ou digue, l’amas de terre ou de maçonnerie qui retient l’eau.

11. D’après Fertel, « quant aux livres d’histoires, de chronique, etc., où un auteur place les années au commencement de la marge de chaque page, on doit observer de mettre un réglet devant la date desdites années ; ce réglet doit être directement vis-à-vis la première ligne après le titre courant du haut des pages » :

224 la grande guerre  
xxxL’empereur n’y avait point songé lui-même ; l’opinion du Kronprinz est une preuve de ce sentiment que nombre d’écrivains germaniques ne mettent, nullement en doute.

Contrairement à cette opinion, Théotiste Lefevre dit que « ce filet doit s’aligner avec la partie supérieure du titre courant, afin de laisser place à l’addition continuée ou à celle qui pourrait se rencontrer vis-à-vis de la première ligne de texte » :

224 la grande guerre  
  xxxL’empereur n’y avait point songé lui-même ; l’opinion du Kronprinz est une preuve de ce sentiment que nombre d’écrivains germaniques ne mettent nullement en doute.

12. Le texte d’une manchette ne doit jamais dépasser la hauteur de la page, en débordant dans la marge, en dehors de la ligne de pied.
xxxx Mais ce texte peut se prolonger, en dehors du texte proprement dit de l’ouvrage, sur les lignes de notes terminant la page.

obligation aux propriétaires de rendre les eaux de l’étang à leur cours ordinaire, lorsque ces eaux ont leur source sur un fonds étranger.
  xxxLorsque les eaux de l’étang n’ont pas leur source dans le fonds où se trouve construit cet étang, le propriétaire n’en peut disposer qu’à la charge de les rendre à leur cours ordinaire (1 et 2).


(1) C. civ., art. 644.
(2) Toullier, t. III, no 140.

13. La place dont, on disposerait, en alignant le texte et l’addition correspondante, peut n’être pas suffisante pour loger au bas d’une page l’addition entière alors que l’alinéa auquel se rapporte cette addition se termine lui-même dans la page ; dans ce cas, et si une autre manchette ne s’y oppose pas, on remonte vers la dernière ligne de l’alinéa précédent. la première ligne de l’addition ; on aligne ces deux lignes par la base :

obligation formelle aux propriétaires de rendre les eaux de l’étang à leur cours ordinaire, dans des cas déterminés.
  xxxLe propriétaire qui dessèche son étang conserve le droit de retenir, comme par le passé, l’eau de la source qui l’alimentait.
xxxx Lorsque les eaux de l’étang n’ont pas leur source dans le fonds où se trouve construit cet étang, le propriétaire n’en peut disposer qu’à la charge de les rendre a leur cours ordinaire.

14. On a recours à ce même artifice, si une manchette déborde légèrement au delà du texte d’un alinéa dont quelques lignes seulement rentrent dans le bas de la page.

15. On agit encore d’une manière analogue lorsqu’un alinéa de courte étendue, comportant une manchette avec texte de longueur supérieure, est suivi d’un autre alinéa également accompagné d’une manchette :

Obligation formelle aux propriétaires de rendre les eaux de l’étang à leur cours ordinaire dans des cas déterminés.
Application des actes administratifs.
  xxxLe propriétaire qui dessèche son étang conserve le droit de retenir, comme par le passé, l’eau de la source qui l’alimentait.
xxxLorsque les eaux de l’étang n’ont pas leur source dans le fonds où se trouve construit cet étang, le propriétaire n’en peut disposer qu’à la charge de les rendre à leurs cours ordinaire.
xxxLe propriétaire d’un étang est tenu d’obéir aux actes administratifs ordonnant le curage du cours d’eau en tenant libre un chenal pour celui-ci.

16. Les auteurs ne sont pas d’accord pour accepter, au cas d’une addition de longue étendue, le rejet à une page suivante de la partie de l’addition qui n’aurait pu trouver place dans la page en laquelle est mis le début de l’addition.

Daupeley-Gouverneur admet la coupure d’une addition, d’une page à la suivante : si l’emplacement dont on dispose au bas de la page n’est pas suffisant, « … on en rejette la partie excédente au haut de la page ».

À son exemple, ou plutôt avant lui, Fournier écrivait : « On peut couper une addition d’une page à une autre, pourvu toutefois que le report soit de plus d’une ligne ».

Desormes[5], sans donner d’ailleurs les raisons de son sentiment, est d’un avis tout opposé : « On évitera de couper une addition pour la reporter à la page suivante, ce qui est toujours d’un mauvais effet. »

Conciliant ces deux opinions extrêmes, Leclerc n’accepte le rejet que dans le cas où il est impossible de trouver une solution différente : « … Quand une addition ne peut rentrer entièrement au bas d’une page, on en reporte la fin à la page suivante, mais on fera tout son possible pour éviter, par cette coupure, l’éventualité d’un report à une autre page. »

Dans tous les cas, on ne saurait laisser subsister moins de trois lignes d’un côté ou de l’autre.

Autrefois, les règles suivantes étaient le plus généralement observées[6] :

a) Les additions ou notes marginales dont l’étendue dépassait le texte de l’alinéa auquel elles se référaient étaient disposées de manière particulière, lorsqu’elles se rencontraient avec une autre addition : le texte de l’addition excédant l’alinéa était composé en longues lignes placées dans la page avant le début de l’alinéa suivant : on donnait à cette disposition le nom d’addition en hache :

b) La coupure des additions d’une page à une autre était de pratique courante ; lorsque le texte était de très longue étendue et composé en longues lignes de la justification totale de la page, on portait leur suite en tête de la page suivante, après le folio et avant le texte, si une autre addition de longue étendue se rencontrait dans cette page ; au cas contraire, la fin de l’addition était reportée en pied de page.

c) Les additions, ou plutôt les notes marginales, lorsqu’elles étaient en grand nombre, étaient appelées dans le texte par de petites lettres bas de casse, dites lettrines, généralement italiques, placées parfois entre parenthèses ; si elles étaient peu nombreuses, on les signalait à l’attention du lecteur par des étoiles (*), des croix (+) ou d’autres signes.
xxxx Les additions n’étaient point dès lors placées, dans la marge, face au texte ou à la ligne de texte où elles étaient appelées ; le compositeur les disposait au mieux, suivant leur matière ou la place disponible.

17. Quelques ouvrages, les Bibles et les Évangiles notamment, comportent parfois un tel nombre de notes que leur classement au bas des pages devient pour ainsi dire impossible.
xxxx Ces notes sont alors placées dans les blancs de marges d’après les mêmes principes que les notes marginales, mais en les faisant précéder des signes de notes qui sont habituellement des chiffres supérieurs ou des lettres italiques bas de casse entre parenthèses.
xxxx Dans ces cas spéciaux, il peut se produire que deux appels de notes soient très rapprochés l’un de l’autre, et que la longueur de la première note ne permette pas de placer la seconde vis-à-vis la ligne où se trouve le second signe de note ; il semblerait bon, alors, de remonter légèrement la première, lorsque cela est possible, afin de ne pas trop éloigner la seconde du sujet qui en fait l’objet.
xxxx De même que dans le cas des notes placées normalement au bas des pages, on ne saurait avoir un appel de note dans une page et le texte de la note à la page suivante.

18. Au cours de la mise en pages, le metteur, à son tour, justifiera soigneusement la colonne des notes marginales, qu’il laissera plutôt légèrement faible par rapport à la page elle-même[7]. Il évitera avec soin de faire buter le lingot de blanc sur la ligne de pied ou sur celle de tête ; celles-ci devront d’ailleurs régner sur la largeur totale de la page, y compris la colonne d’additions.
xxxx D’autre part, le metteur s’assurera que les blancs de remplissage entre chaque manchette : garnitures, lingots, lignes à cadrats, ont très rigoureusement le nombre de points voulu : une garniture forte aurait de regrettables conséquences.
xxxx Nombre de metteurs en pages utilisent, avant et après les garnitures ou les lingots, entre les additions, une ligne de cadrats, pour éviter le travers que pourrait donner au texte une garniture même légèrement faussée.
xxxx On ne saurait trop insister sur ce point particulier de la justification et des blancs dans les manchettes. Une manchette mal justifiée causera de nombreux ennuis au cours de l’imposition ; elle risque, en outre, pour une fraction sinon pour la totalité, de rester sur le marbre, lorsque l’imposeur lèvera la forme ; enfin, au cours du tirage, des accidents sont à redouter par suite de l’arrachement par les rouleaux de une ou plusieurs lettres de lignes mal justifiées.

19. Les pages ne comportant aucune addition doivent être, lors de la mise en placards ou de la mise en pages, établies, avec des garnitures, sur la même justification totale que les pages ayant des notes marginales.



  1. Fournier, Traité de la Typographie, 4e éd., p. 178.
  2. Daupeley-Gouverneur, le Compositeur et le Correcteur typographes, p. 173.
  3. Leclerc, Nouveau Manuel complet de Typographie, p. 232.
  4. En son volume la Science pratique de l’Imprimerie, Fertel écrivait : « On peut aussi placer ces additions, au bas des pages lorsqu’il n’y en a qu’un nombre médiocre… ; cependant, si on commence une fois à les placer soit au bas des pages, soit à la marge, on doit observer la même disposition dans tout l’ouvrage. »
  5. E. Desormes, Notions de Typographie, p. 27.
  6. Voir, sur ce sujet, Fertel, la Science pratique de l’Imprimerie, art. XXII et suiv.
  7. « Il faut avoir soin, dit Fertel, de couper bien juste les réglettes d’additions ; il est même plus à propos de les couper tant soit peu plus courtes, que de les laisser si justes, car, pour peu qu’elles soient trop longues, la page ne sera point serrée comme les autres, et les lignes d’embas pourroient faire le cercle. »