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Le Pain blanc/09

La bibliothèque libre.
Texte établi par Ferenczi et fils, éditeurs, L’Imprimerie Moderne (p. 84-95).

CHAPITRE IX


U n preste tour de clé. La porte était ouverte.

— Passe, ma chérie !

Élysée n’eut pas le temps de bien regarder le beau vestibule où des vitrines de musée semblaient contenir tant de merveilles.

— Nous voilà !… cria le docteur.

Poussée dans le salon immense, l’adolescente se trouva comme jetée sur la nouvelle Mme Arnaud, qui, de son côté, s’avança vivement.

Il y eut, de part et d’autre, un très court arrêt dans l’élan donné. Le premier contact eut certainement la rapidité, la rudesse d’un choc. Mais si avides étaient les deux regards lancés l’un vers l’autre que tous les détails, en une fois, furent enregistrés.

Élysée vit la haute et fine silhouette distinguée, altière, le long cou dans la lingerie, cerclé de perles et sorti d’un tailleur sobre, la petite tête ligotée dans ses minces nattes ; elle vit le teint aux reflets étroits, bleus, catégoriques, fascinants comme ceux de l’épervier, elle vit le regard d’une demi-seconde, vertigineuse bête de proie qui s’abattait sur elle.

Elle ne put même pas enregistrer le brusque frisson qui la parcourait. Les deux élans, interrompus dans l’espace d’un éclair, se remettaient en route.

— Oh ! par exemple ! Mais c’est tout le portrait de son père !

Deux petites mains autoritaires l’avaient saisie aux épaules.

Une longue caresse claire descendait sur elle, tombée du regard de l’aigle aux yeux bleus. Le sourire de la nouvelle Mme Arnaud l’enveloppait, exprimant le ravissement le plus complet.

— Mais vous ne m’aviez pas dit, Stéphen, que c’était à ce point-là ! On croirait vous voir !

Une voix colère, du fond du passé, prononça : « Tu ressembles à ton père ! »

— On peut vous embrasser ?

Élysée, éperdue, s’en tirait par un petit rire. Elle ne rendit pas les deux baisers qu’elle reçut sur les joues.

— Vous feriez mieux de la tutoyer tout de suite !… remarqua le père qui les regardait, très ému. Mais :

— Je n’oserais vraiment pas ! Elle m’intimide ! Une grande et belle jeune fille comme ça ?

« Moi une grande jeune fille ?… Moi belle ?… »

Le petit rire devenait godiche. Il fallait absolument répondre quelque chose ; mais Élysée ne trouvait rien. Parmi les ombres de son crêpe, elle leva vers le visage plus haut que le sien, et qui la regardait de si près, ses beaux yeux noirs un peu croisés, si longs, où le blanc scintillait, diamant, ces yeux de seize ans, propres, précieux et purs comme ceux des tout jeunes chiens de race.

— Eh bien ! vous voilà satisfaite, depuis le temps que vous la réclamez !

— Ah ! je suis heureuse… heureuse !…

De nouveau, se penchait le visage aux reflets blancs. La petite sentit une fois de plus toute la douceur de la peau de satin. Sauf les lèvres peintes, la dame ne semblait presque pas fardée.

— Voilà donc Élise ! Élysée plutôt ! C’est plus joli, Élysée ! Elle veut bien que je l’appelle Élysée ?…

L’adolescente avait tressailli. Ce nom, personne ne le lui donnait plus depuis des années.

— Mais oui… prononça-t-elle enfin, je veux bien. Mad…

Elle s’arrêta, rougissante. Le père se mit à rire :

— Elle finira par s’apprivoiser !

— Mais oui, mais oui… dit avec bonté la voix nette de la nouvelle Mme Arnaud. Il ne faut pas la brusquer. Elle ne me connaît pas, la pauvre petite ! Elle doit avoir bien peur de moi. Je suis une étrangère pour elle, en somme.

Et d’entendre exprimer si haut sa pensée secrète fut un soulagement pour la pensionnaire.

N’osant dire ni « tu » ni « vous » :

— Qu’elle vienne ôter son chapeau, voir sa chambre…

Un geste engageant l’entraînait. Élysée suivit sa belle-mère, suivie également par son père. Elle n’osait trop regarder autour d’elle, mais elle se rendait tout de suite compte du luxe raffiné, de la tenue parfaite de cette maison qui était celle de son père, et dans laquelle n’apparaissait vraiment aucune trace d’excentricité, grand intérieur bourgeois qu’un goût très sûr avait su rendre artistique, par on ne sait quels détails à découvrir plus tard.

— Voilà sa chambre ! J’espère qu’elle lui plaira !

— Regarde ta bibliothèque, dit le docteur Arnaud, enfantin, pressé de montrer la surprise.

— Oh !… s’écria la petite.

Sur quelques rayons à découvert, précieusement conservés dans leur reliure ancienne, étaient là tous les ouvrages classiques qu’elle venait à peine de quitter, éditions rares où elle retrouvait, comme des amis, les noms de Racine, Corneille, Molière, Pascal, tout son dix-septième siècle, et aussi Montaigne et d’autres, et jusqu’à des poèmes de Marot et de Ronsard, soigneusement habillés de cuir fauve et d’or.

— C’est ma femme qui a eu l’idée !… révéla le docteur, tendrement. Elle a pensé que tu serais moins dépaysée avec tes auteurs familiers autour de toi !

— Merci ! Merci !

Et, gentiment, elle courut embrasser sa belle-mère.

« J’écrirai ça demain à Mlle Levieux ! » se disait-elle, toute fière.

Alors, elle osa regarder franchement autour d’elle.

— Oh ! comme c’est joli ! C’est vraiment pour moi, cette belle chambre ?

Le docteur Arnaud venait de prendre doucement la main de sa femme. Il avait les larmes aux yeux. Tous deux s’amusaient en silence de l’émerveillement de la grande écolière.

Quand elle eut tout regardé :

— Voilà ici votre salle de bain. Et vous voyez que vous donnez sur l’avenue !

Le geste un peu sec de sa belle-mère la dirigeait par l’épaule.

— Je voulais vous montrer aussi : ce rayon vide, en bas de la bibliothèque, c’est pour d’autres livres, ceux qui vous plairont, s’il y en a.

Elle regarda son mari.

— Et maintenant, laissons-la. Elle viendra nous retrouver au salon quand elle voudra.

Cet accueil à la fois bienveillant, rapide et précis laissait la jeune Arnaud tellement abasourdie que, seule, elle resta pendant un moment à tourner sur elle-même dans sa chambre. Triste ou gaie ? Bien ou mal impressionnée ? Elle ne savait pas.

Elle finit tout de même par ôter son chapeau. Quelqu’un frappa. Ce fut une femme de chambre apportant sa valise. Élysée répondit à son salut par un sourire. Gestes vifs et silencieux, la servante défit la valise, disposa les objets de toilette sur les tablettes de la salle de bain.

— Mademoiselle a son peigne et sa brosse ici. Le savon est là. Voilà le robinet à eau chaude. Si Mademoiselle a besoin de moi, elle voudra bien me sonner. Le bouton est ici. Si Mademoiselle n’a pas assez de lumière, voilà !

La porte était refermée. L’atmosphère de netteté de cet intérieur redouté s’accentuait encore. Élysée, rêveuse, se lavait les mains.

Un coup de brosse sur ses cheveux tirés de pensionnaire, une épingle rajustée dans sa tresse, recourbée sur le cou, la voilà prête. Son instinct attend la cloche du dîner. Hagarde, entêtée, l’habitude, cet animal, lui fait tendre l’oreille vers les bruits coutumiers du pensionnat. Elle est dans le vide. Elle sent que quelque chose d’immense lui manque : le fourmillement de la grande maison blanche, où, depuis des années, elle a pris racine.

« Allons, il faut que je retourne au salon ! »

Tout ce qu’elle traverse pour s’y rendre est riche, étouffé de tapis épais, brillant d’objets rares, éclairé de tableaux coûteux. Mais, tout cela, ce n’est pas la sonorité claire des couloirs immaculés de là-bas. Tout cela, c’est l’ignoré, l’insolite, le home particulier où manquent vingt-cinq visages de camarades, où rien ne bourdonne, où personne ne semble vivre. Et, brusque comme un coup de fièvre, insupportable, la nostalgie se précipite dans le cœur de l’adolescente.

« Qu’est-ce que je fais chez ces gens-là, moi ?… »

Elle entra si doucement dans le salon qu’ils ne se retournèrent pas tout de suite. Au coin d’un feu de bois, allumé malgré les radiateurs, son père fumait un cigare, sa belle-mère lisait un journal. Et l’on ne sait quoi d’insaisissable, dans leur silence si simple et leur attitude si calme, racontait une union déjà longue, une reposante et confiante tendresse.

Ce fut elle qui, la première, vit Élysée.

— Ah ! la voilà ! s’écria-t-elle en jetant son journal.

Puis :

— Vous avez eu tout ce qu’il vous fallait, chérie ?

— Oh ! oui, merci !…

— Viens t’asseoir là, entre nous deux… demanda câlinement le docteur Arnaud.

Et, quand elle fut sur son tabouret bas, devant les flammes :

— Cette petite coiffure, que c’est gentil ! dit la belle-mère en touchant les beaux cheveux ondés et noirs. Mais elle serait si réalisée avec ses nattes sur les oreilles ! Elle aurait l’air d’un vrai petit œgipan ! Nous essaierons ça demain !

— Voilà Octavie qui joue déjà à la poupée !… s’amusa le père.

Octavie… Ce nom classique fit dresser l’oreille de l’écolière. Impérial et romain, c’était bien celui qu’il fallait à une telle personne.

— Vous savez, si votre chambre ne vous plaît pas complètement, nous la modifierons !… Moi, je ne connais pas encore votre goût…

Est-ce qu’Élysée avait un goût ? Elle ne se l’était jamais demandé.

Le maître d’hôtel ayant annoncé, les trois passèrent à la salle à manger.

L’ordre parfait, le style de la maison se retrouvaient encore là. Rompre au silence total du réfectoire, la petite avait peine à répondre aux questions posées.

Le docteur Arnaud fit son possible pour égayer ce premier dîner de plus en plus glacé. Sans doute mettait-il sur le compte du dépaysement cette contraction de la fillette, si joyeuse pendant leur retour en auto.

— J’espère qu’en sortant de table vous allez me faire un peu de musique, toutes les deux !

— Vous avez déjà joué à deux pianos ?… s’informa vivement Octavie Arnaud.

— Non, jamais !… répondit Élysée, assez étonnée.

Et quand ils furent tous trois repassés au salon, ce fut une belle surprise pour elle.

Il n’y avait pas trois minutes qu’elles étaient assises face à face, chacune devant l’un des deux pianos à queue emboîtés l’un dans l’autre que, déjà, les yeux d’Élysée étincelaient de plaisir. Elle faisait connaissance avec une enivrante nouveauté. Car c’est un fait que la musique à deux pianos vous entraîne si bien qu’on se sent, comme par miracle, multiplié de tout le jeu de l’autre, au point que des difficultés qui eussent paru, par ailleurs, insurmontables, s’annulent sous les doigts à mesure que le regard dévorant les déchiffre sur la page.

Les cahiers disposés sur les deux pupitres, du regard elles se firent signe. La grande entente de la musique, plus étroite et mieux accordée que même l’amitié, les unissait soudain, sans paroles.

Élysée, toute rouge, déchiffrait, déchiffrait, saisie par ces harmonies encore insoupçonnées d’elle, qui n’avait guère été plus loin que Schumann.

Oh ! bonheur de pénétrer dans un domaine inexploré !

— Que c’est beau !… s’exalta la pensionnaire, essoufflée. Et ses yeux avides parcouraient déjà la suite…

Cependant, frappée d’une idée subite :

— Mais, dites ?… à quelle heure vous couchiez-vous, à la pension ? demanda Mme Arnaud.

— À neuf heures !

— À neuf heures !… Il en est dix bientôt. Vite, vite, dites-nous bonsoir, ma chérie. Il ne faut pas commencer à déséquilibrer vos bonnes habitudes.

Et toute son attitude la montrait frémissante, élancée vers la musique.

— Pour une fois !… intervint Stéphen Arnaud. Ça allait si bien, ce concert !

Mais l’autoritaire était déjà debout.

— Non, non ! Il faut qu’elle aille se coucher, tout de suite, tout de suite !

Avec un clignement d’yeux complice et rieur vers sa fille :

— Bien, madame la major !… céda le docteur.

Encore un réveil en sursaut dans l’inconnu. Stupide, la mince dormeuse ne réalise pas. « Je n’ai pas entendu la cloche ! » Un bond l’assied sur son lit. « Qu’est-ce que c’est ?… Ah ! c’est vrai ! Que je suis bête ! je suis chez papa… »

Elle hésite, les yeux clignés dans le clair-obscur. Le jour est derrière les rideaux. Il n’est donc pas trop tôt pour sonner. Sa main trouve dans la ruelle le cordon électrique. Voici la femme de chambre de la veille. Rapide et muette, elle ouvre les rideaux, les volets. Voici la jolie chambre, voici la bibliothèque précieuse.

— Mademoiselle veut son déjeuner ?… Qu’est-ce que mademoiselle prend ?…

Comme c’est drôle de déjeuner dans son lit, quand on n’est pas malade ! La petite table de poupée, avec sa nappe, son service doré, la font sourire.

— On peut entrer, Élysée ?

La petite est devenue pourpre. Son regard obéissant cède tout de suite sous les étroits yeux bleus qui viennent à elle.

— Bonjour, ma petite fille ! Tu as bien dormi ?

Le tu est adopté. Cela produit un léger tressaillement dont la nature reste confuse. Élysée fait un petit effort pour ne pas rester trop distante.

— Oh ! très bien, mère

— Ça, c’est gentil, par exemple !

La belle marâtre se penche pour embrasser le front tendu. Pas de déshabillé, pas de cheveux dépeignés. Le petit tailleur correct, la chemisette de lingerie fine, la coiffure de nattes minces. Octavie Arnaud, à cette heure matinale, semble déjà sortir d’une boîte.

Familière, mais le dos bien droit, elle s’assied au bord du lit.

— Ton père est déjà parti pour son laboratoire. Il n’a pas voulu te réveiller pour te dire bonjour. Tu le verras au déjeuner.

Elle regarde complaisamment la belle gosse, lisse et brune parmi les blancheurs du lit.

— Tu en as de beaux cheveux ! Et dire que tu n’en tires pas parti !

Un regard vers la montre de son poignet.

— Écoute ! je vais te laisser. Il faut que je m’occupe de la maison. J’ai tant de manies, si tu savais ! Mais je voulais t’exposer mon programme d’aujourd’hui. Si ça ne te plaît pas, tu le diras. Voilà : jusqu’à midi tu feras ce que tu voudras. Tu as peut-être des lettres à écrire, tu peux étudier ton piano… ou tu dormiras… à ton aise. Après déjeuner, nous nous mettons en route toutes les deux, et nous faisons des tas de courses pour toi. Il faut des robes, des chapeaux, et tout le reste. Nous prendrons le thé dans un petit coin à moi, très gentil et très tranquille. Après nous referons des courses, si tu n’es pas trop fatiguée. Et, s’il nous reste du temps avant le dîner, eh bien ! nous ferons de la musique. Ça te va ?…

— Ça me va tout à fait, mère !… Entendu !…

— Bon, mon chéri !

Pas un mot de plus. Un tendre baiser sur le front. La concise Octavie était déjà repartie.

Elle s’était donné ce plaisir inédit : flâner en chemise dans sa chambre. Cela la faisait rire toute seule. Elle s’étonnait de n’être plus du tout triste. Une vive curiosité l’éveillait. Toute cette journée qui commençait serait une série de découvertes. Elle se rendait compte que, Parisienne, elle ne connaissait pas Paris.

« Les grands magasins, je me souviens, c’est bien ennuyeux, mais je n’ai plus dix ans. Peut-être que, maintenant, ça va m’amuser ?… »

Elle alla regarder ses livres, les ouvrit, parcourut des lignes.

— Voyons ! soyons plus raisonnable que ça ! Je vais faire ma toilette, puis j’écrirai à Mlle Levieux.

« Chère mademoiselle… »

Quand les six pages furent remplies, elle plia, cacheta. L’heure de la récréation la tourmentait.

Jouer à courir dans le parc d’hiver, ç’eût été bon, pour se reposer de ces radiateurs.

— Qu’est-ce que je vais faire, à présent ?

Attirée par les pianos, elle finit par entrer au salon.

Déjà, dans le vestibule et le couloir, elle se sentait moins étrangère.

Dès la porte, elle s’arrêta. Le salon, dans la lumière du jour, n’avait pas le même aspect. Élysée, attentive, détaillait du regard toute chose. Elle fut attirée dans cet angle par le portrait pas encore remarqué de sa belle-mère, immense toilé qui la retint indéfiniment.

Ancien déjà, ce portrait stylisé, qui montrait Octavie dans un péplum aussi romain que son nom, portait dans un coin cette inscription : « Imperia. »

Trois rangs de perles tombaient du cou de cygne, un diadème couronnait l’altière petite tête dont les yeux d’un bleu entier, fixes, fascinaient l’invisible.

« C’est sans doute à cette époque-là, commençait intérieurement l’adolescente, que la baronne de Montval… »

Elle se retourna. Sa belle-mère entrait.

— Tu regardes ça, ma chérie ?… Ce n’est plus ressemblant. Viens chez moi. Je te ferai voir des portraits plus récents.

En pénétrant dans cette chambre, elle fut frappée de l’ordre qui y régnait, du haut goût qui s’y respirait.

— Tiens !… pendant que je fais mes ongles, regarde cet album. Tu trouveras, vers la fin, les seuls portraits dont je sois fière !

Mais, sournoisement, ce fut par la première page qu’Élysée commença. Mme Arnaud, absorbée par son travail minutieux, ne la surveillait pas.

La petite retint ses exclamations. En costume de page florentin, puis en bacchante, puis demi-nue dans un voile, en d’autres costumes encore, une Octavie de vingt-cinq ans, provocante, montrait ses belles jambes, ses beaux bras, semblait jeter au monde un hautain défi.

Cependant, s’étant instinctivement retournée, pour jeter un coup d’œil :

— Mais non !… Ce n’est pas ça que je t’ai dit de regarder !

Ça, ce sont des souvenirs de bals costumés, des bêtises. Regarde à la fin, je te dis, à la fin !

Elle s’était levée. Elle arracha presque l’album des mains d’Élysée, passa les trois quarts des feuillets et, triomphante, le lui tendit :

— Tiens !…

Plus impériale que jamais sous le haut bandeau blanc, entre les plis du voile héroïque, c’était l’infirmière-major du front, celle-là même qu’avait d’abord connue le docteur Arnaud, celle-là même qu’il avait aimée.

— Vous êtes belle… murmura la pensionnaire, qui ne savait que dire.

Un bruit de pas coupa la réponse. Le docteur entrait.