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Les Véritables régles de l’ortografe francéze/Chapitre IV

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CHAPITRE IV.
Des réponſes qu’il faut faire aus raizons de ceus qui ſoûtiénent, que nous ne devons pas écrire comme nous parlons.


I L ï a une grande diferance antre ceus qui font des dificultés contre quelque vérité, pour an avoir une claire conéſance : car les premiers l’aprouvent ; mais les autres ne la veulent pas reſevoir : les premiers dezirent d’étre éclairés ; mais l’inclinaſion de vaincre, qui regne dans l’ame des autres, les ampéche de ſortir de leur éreur. Anfin les premiers propozent ordinairemant leurs doutes avec beaucoup de modeſtie ; mais la contanſion, qui acompagne la parole des autres, ét une preuve trés-évidante de leur vanité.

Nous ne douterons pas de ces vérités, ſi nous conſidérons les diferans mouvemans de ceus qui font des dificultés, contre la conformité de l’Ortôgrafe Francéze avec la parole.

Les uns, qui aprouvent céte maniére d’écrire, propozent des doutes, pour an reſevoir la ſoluſion ; mais les autres s’opozent à ſon établiſemant.

Il ſamble (dizent les premiers) que la prononſiaſion, étant ſujéte au chanjemant, ne puîſe étre la régle infalible de l’Ortôgrafe. Ils ajoûtent à céte raizon la dificulté qu’aureent les anfans qui aureent été inſtruis ſelon cét metôde, à lire les livres qui ſont imprimés an nôtre Langue.

Ie demeure d’acord que nôtre prononſiaſion, ét aûſi bien que nôtre Langue ſujéte au chanjemant ; puî que les lois humaines qui ſont juſtes n’an ſont pas éxamtes ; à cauze de l’inconſtance des axions qu’éles doivent regler ; et de la nature de nôtre raizon, qui ârive par degrés à ſa perféxion. Mais ces propoziſions, qui prouvent ſeulemant que l’inconſtance de l’Ortôgrafe doit ſuivre céle de la prononſiaſion, ne doivent pas nous ampécher de dire que la prononſiaſion doit étre la régle de l’écriture ; parce que le portrait d’une choze la doit reprézanter comme éle ét pour étre véritable.

Si l’Ortôgrafe répond à la prononſiaſion, les anfans aprandront à lire trés-facilemant ; et ceus qui auront été inſtruis ſelon céte métôde, n’auront point de péne à lire les livres qui ſont imprimés an nôtre Langue : car l’Ortôgrafe ï ét an partrie conforme à la prononſiaſion ; et on leur fera conétre les defaus de l’autre partie, an leur montrant à lire comme l’on parle. Ajoûtons à ces raizons que les livres qui ſont imprimés an nôtre Langue ſont ; ou bons ; ou mauvais. S’ils ſont bons, on an fera bien-tôt une ſegonde impréſion, qui côrijera les defaus de la premiére ; mais s’ils ſont mauvais, le tams, qui nous doit étre trés cher, ne doit pas étre amploïé à leur lecture.

Comme ceus qui font les dificultés précédantes, dezirent que l’Ortôgrafe ſoit réduite à la prononſiaſion, je panſe qu’ils ſeront contans des réponſes que je viens de leur faire ; mais je n’eſpére pas de pouvoir guerir ceus qui nepeuvent ſoûfrir céte faſon d’écrire : car comme un Médecin qui antreprandrét de combatre une maladie incurable, et un Orateur qui voudrét exciter la compâſion dans l’ame de ceus qui ſont miſérables, travaillereent inutilemant, il faut fait faire le méme jujemant de celui qui voudrét oblijer les grans protecteurs de la Langue Latine, à donner leur aprobaſion à l’Ortôgrafe Francéze que nous voulons établir.

Il faut pourtant écoûter leurs raizons, & ï répondre, pour ampécher que leur maladie n’infecte les autres.

L’üzaje qu’il faut ſuivre ; les équivoques qu’il faut éviter ; et l’origine des mos de la Langue Francéze, ſont les fondemans qui les antretiénent dans leur éreur.

Il dizent que l’üzaje doit étre la régle de la parole, & de l’écriture : Mais ils doivent ſavoir que l’üzaje dans une Langue, aûſi bien que dans l’Ortôgrafe, ét un tiran dont on peut abandonner la loi, ſans agir contre céle de Dieu ; et que l’on doit ſouvant quiter pour ſuivre la raizon. Lor que les faſons de parler, & d’écrire ſont indiferantes, l’üzaje doit regler la parole, & l’écriture : mais ſi l’üzaje an ét mauvais, il faut ſe ſervir de la raizon pour le combatre. Ie demande à ces grans protecteurs de la coûtume, d’où vient que les actes publics ne ſe font pas en Latin, comme ils ſe faizeent avant Franſois Premier ? que nous ne parlons pas à prézant comme on parlet il ï a cincante ans ? & que nous avons retranché pluzieurs létres dans nôtre maniére d’écrire ? ils diront, peut-étre, que ces defaus ſont des éfés de la corrupſion de nôtre nature : mais ceus qui ſont plus raizonnables qu’eus, diront que ces avantajes ſont des éfés de la lumiére de ceus qui ont travaillé à la perféxion de la Langue, et de l’Ortôgrafe Francéze.

Ie demeure d’accord qu’il ét trés-ütile, de ſavoir les diferantes ſignificaſions qu’on peut donner aus mos qui ſont équivoques : car céte diſtinxion des mos ét necéſaire, pour découvrir clairemant la verité des propoziſions qu’ils compozent ; & pour acorder les Filozofes, qui diſputent ordinairemant du nom, plûtôt que de la choze qu’il ſignifie ; comme ſi nous voulons ſavoir, ce que nous devons antandre par le mépris de la vie, & par celui de la mort, nous devons conſiderer, que le mot de mépris ét équivoque. Car comme nous ne méprizons pas le chozes que nous eſtimons, ni céles que nous craignons, le mépris ét opozé à l’eſtime, et à la crainte. Comme les chozes que nous eſtimons, ſont du nombre des biens ; que céles que nous craignons ſont du nombre des maus ; que la vie ét un bien ; & que la mort ét un mal, il faut âſûrer que celui qui méprize la vie, ne l’eſtime pas ; & que celui qui méprize la mort, ne la craint pas.

Si nous voulons acorder les opinions de ceus qui demandent, ſi la vertu morale ét naturéle à l’homme, nous devons ſavoir que le mot de naturel peut reſevoir pluzieurs ſignificaſions ; comme il peut étre pris ; ou pour ce qui vient de la nature ; ou pour ce qui ét conforme à la nature de quelque choze. La vertu morale n’ét pas naturéle à l’homme, an la premiére faſon ; mais éle lui ét naturéle an la ſegonde. Si nous prenons le mot de naturel, pour ce qui nous ârive naturélemant ſans péne, la vertu morale ne nous ét pas naturéle ; parce que nous devons travailler avec ſoin pour l’aquerir : Si nous le prenons, pour ce que nous pouvons obtenir par l’éfort de nôtre nature, la vertu morale nous ét naturéle : car il ï a céte diferance antre les vertus morales, & les téologales, que les premiéres ſont des éfés de l’axion de la faculté que les reſoit ; & que les autres doivent leur naîſance à la bonté de Dieu, qui les imprime dans nos ames, pour nous élever à la joüïſance de ſa gloire. Anfin ſi nous prenons le mot de naturel, pour une choze pour qui nous avons de l’inclinaſion, la vertu morale nous ét naturéle.

Pour avoir une claire conéſance de céte vérité, il faut conſiderer l’homme, avant qu’il tombe dans le peché, & aprés qu’il ï ét tombé.

Si nous le conſidérons dans le premier état, le combat qui ſe rancontre antre ſa volonté, & ſon apétit, nous fait conétre que ſa volonté ſe porte à la vertu ; & ſi nous le conſidérons dans le ſegond, la douleur qu’il a d’avoir quité la vertu, nous aprand qu’il a ancore quelque inclinaſion pour céte calité.

Puî qu’il faut ôter les équivoques, pour conétre clairemant la vérité des propoziſions qu’ils compozent ; et pour acorder les Filozofes, qui diſputent ordinairemant du nom, plûtôt que de la choze qu’il exprime, il ſamble que l’Ortôgrafe Francéze ne doit pas répondre à la prononſiaſion.

Il ét urai que ſi nous écrivons comme nous parlons, pluzieurs mos qui ſignifient des chozes trés-diferantes, ſeront écris de la méme maniére ; mais nous an poûrons facilemant ôter les équivoques ; ou par la diferance qui ſe rancontre antre l’i Voïéle, & l’i Conſone ; ou par des acſans ; ou par la ſuite du diſcours : et c’ét principalemant de céte troiziéme ſource que nous devons tirer la ſoluſion de toutes les dificultés qu’on peut faire ſur ce ſujét.

I’antant un Grammairien qui ſe mét an colére, cand on lui parle du retranchemant que je veus faire de l’y. Si l’on retranche (dit-il) céte létre de la Langue Francéze, on confondra les jeus de Cartes, qui peuvent étre la ſource de pluzieurs maus, avec l’organe de la ûuë, qui ét le plus noble de tous les ſans ; mais ſi nous écrivons le mot jeus par un j, nous exprimerons les jeus de Cartes, ou d’autres divertiſemans ; et ſi nous l’écrivons par un y, nous parlerons de l’organe de la ûuë.

Si ce Grammairien fezét réfléxion ſur la diferance qui ſe rancontre antre l’i Voïéle, et l’j Conſone, il conétrét que ſa plainte ét mal fondée : car ſi nous écrivons le mot ïeus par un i Voïéle, nous parlerons ſans doute de l’organe de la ûuë ; mais ſi nous l’écrivons par un j Conſone, nous exprimerons les jeus de Cartes, ou d’autres divertiſemans.

Il dira que ceus qui ne conéſent pas la diferance qui ſe rancontre antre l’i Voïéle, et l’j Conſone, poûront tomber dans l’éreur ; mais ils poûront l’éviter trés-facilemant, par la ſuite du diſcours : car cand on leur dira qu’un homme a mal aus ïeus, ou qu’il aime les jeus, ils contéront clairemant qu’on parle de l’organe de la ûuë dans la premiére propoziſion ; & que l’on parle de quelque divertiſſemant dans la ſegonde.

Il ï a pluzieurs mos dans nôtre Langue qui ſignifient des chozes dïferantes, et qui ont été toûjours écris d’une méme maniére ; comme cand on dit qu’on a fait grand’ chére, et qu’un marchandize ét chere, on écrit le mot chére de la méme faſon dans la premiére propoziſion que dans la ſegonde ; mais on peut conétre la diferante ſignificaſion de ce mot, par l’acſant qui ét ſur l’é dans la premiére propoziſion.

Les Grammairiens dizent qu’il faut écrire le mot jeune, ſans ſ, cand il ſignifie un anfant ; et par ſ, cand il exprime une axion d’abſtinance ; mais il faut toûjours l’écrire d’une méme faſon, pour éviter vne mauvaize prononſiaſion. Cand on l’écrira ſans acſant, il ſignifiera un anfant ; & cand on metra un acſant circonfléxe ſur la premiére ſilabe, on exprimera une axion d’abſtinance. Ceus qui ne font pas réfléxion ſur les acſans poûront facilemant éviter l’équivoque du mot jeune, par la ſuite du diſcours : car cand on leur dira que les jeunes jans ſuivent le mouvemant de la pâſion qui les agite, et que les jans de bien obſervent les jeûnes qui ſont commandés par l’Eglize, il leur ſera facile de conétre que le mot jeunes ne ſe prand pas de la méme faſon dans la premiére propoziſion que dans la ſegonde.

Il faut (dizent les Grammairiens) écrire le mot maſtin par ſ, cand il ſignifie un chien ; & ſans ſ, cand il ſignifie la premiére partie du jour : mais il faut toûjours l’écrire ſans ſ, pour éviter une mauvaize prononſiaſion. Cand on metra un acſant circonflêxe ſur la premiére ſilabe, il ſignifiera un chien ; et cand on n’ï metra point d’acſant, il exprimera la premiére partie du jour. La ſuite du diſcours donnera à tout le monde la facilité d’an ôter l’équivoque : car cand on dira qu’un homme ſe leve de bon matin, ou qu’ils a rancontré un mâtin an ſon chemin, on conétra facilemant de qu’éle maniére le mot matin ſe prand dans la premiére propoziſion, & dans la ſegonde.

I’antans un Grammairien, grand protecteur de l’üzaje, faire ces exclamaſions ô tams ! ô mœurs ! ô ſiécle mal-heureus ! on veut nous oblijer à écrire comme nous parlons ; on veut donc confondre les Noms avec les Verbes ; l’axion des Laquais avec céle des Architectes ; l’axion d’un maſon avec un partie du vizaje ; & les cors humain, qui peut reſevoir an quelque faſon la félicité éternéle, avec un inſtrumant qui ſert à la chaſe.

Si l’on ôte la létre l du mot fils, on confondra (dit-il) un Nom avec le Verbe je fis. Mais il devrét conſiderer qu’on poûra facilemant ôter l’équivoque de ce mot, par la ſuite du diſcours : car cand vn homme dira j’aime mon fis, ou je fis un diſcours, il nous aprandra clairemant par la premiére propoziſion, qu’il aime celui qui lui doit la vie ; & par la ſegonde, qu’il fït une harangue.

Si l’on écrit le mot batirent toûjours de la méme faſon, on confondra (dit-il) l’axion de quelques Laquais, qui ſe batirent au Cours, avec céle des Architectes, qui bâtirent une maizon ; mais on diſtinguere facilemant ces deus axions, ſi l’on écrit le mot batirent ſans ſ, cand on exprimera l’axion des Architectes, qui baſtirent une maizon. On poûra éviter céte mauvaize prononſiaſion, & ôter l’équivoque du mot bâtirent, an metant un acſant circonfléxe ſur la premiére ſilabe ; cand on voudra exprimer l’axion des Architectes, qui bâtirent une maizon : on poûra aûſi conétre la diferante ſignificaſion de ce mot par la ſuite du diſcours.

Si l’on écrit le mot bouche toûjours de la méme faſon, on confondra (dit-il) une partie du vizaje avec l’axion d’un Maſon ; mais on ï metra une claire diſtinxion ; ſi l’on écrit le mot bouche ſans ſ, cand on voudra ſignifier vne partie du vizaje ; et par ſ, cand on voudra exprimer l’axion d’un Maſon, qui bouſche un trou. On poûra éviter céte mauvaize prononſiaſion, & ôter l’équivoque du mot boûche, an metant un acſant circonflêxe ſur la premiére ſilabe, cand on voudra exprimer l’axion d’un Maſon, qui boûche un trou. On poûra aûſi conétre la diferante ſignificaſion de ce mot, par la ſuite du diſcours.

Anfin ſi l’on écrit le corps humain ſans p, on le confondra (dit-il) avec un inſtrumant qui ſert à la chaſe. Mais ſi l’üzaje, qu’il ſuit aveuglémant, n’avét pas obſcurci la lumiére de ſa raizon, il ſaurét qu’il ét facile d’ôter l’équivoque du mot cors, par la ſuite du diſcours : car ſi l’on dit qu’un homme a le cors bien fait, ou qu’il ſonne bien du cors ; on juje facilemant que le mot de cors, ét pris dans la premiére propoziſion, pour une partie de l’homme ; & qu’il ét pris dans la ſegonde, pour un inſtrumant qui ſert à la chaſe.

Il faut faire le méme jujemant des autres équivoques qui peuvent naître de la conformité de l’écriture avec la parole ; c’ét à dire, qu’il faut âſûrer qu’il ét facile de les ôter, par la ſuite du diſcours.

Il nous reſte à répondre au troizième fondemant des Grammairiens, qui ſoûtiénent que nous ne devons pas écrire comme nous parlons, à cauze que l’écriture doit marquer l’origine des mos que nous amploïons pour exprimer nos panſées. Si l’on écrit comme l’on parle, on ne conétra point (dizent-ils) l’origine des mos que nous metons an üzaje pour découvrir nos panſées ; & on détruira la beauté de la Langue Francéze, qui conſiſte dans le raport qu’éle doit avoir avec la Latine, & la Gréque.

Ces Grammairiens demeurent d’accord, que le public poûrét tirer de grans avantajes de la conformité de l’écriture avec la parole : mais l’origine des mos de la Langue Francéze ét cauze qu’ils s’opozent à l’établiſſemant de la metôde qui nous preſcrit d’écrire comme nous parlons.

Il faut combatre leur éreur par ce raizonnemant : ou les Francés ignorent la Langue Latine, et la Gréque, ou ils an ont la conéſance. Le nombre de ceus qui les ignorent, ſurpâſe ſans doute le nombre de ceus qui les ſavent.

S’ils ignorent la Langue Latine, & la Gréque, ils ne peuvent conétre le raport de la Langue Francéze avec éles ; il ne faut donc pas les ampécher d’écrire comme ils parlent ; car il n’ét pas raizonnable de les priver d’un grand avantaje pour une choze qui leur ét inutile.

S’ils ſavent la Langue Latine, & la Gréque ; il poûront conétre le raport de la Langue Francéze avec éles, quoi que l’écriture de la Langue Francéze ſoit réduite à ſa prononſiaſion ; comme bien que l’on écrive ce mot propoziſion, par un z dans la troizième ſilabe ; et par un ſ dans la catriéme, on conétra pourtant qu’il dérive du mot Latin propoſtio : quoi que l’on écrive ce mot perféxion, par x, on conétra facilemant qu’il dérive du mot Latin perfectio. Ceus qui ſauent la Langue Gréque conétront clairemant que ces mos Filozofie, Fizique dérivent des mos Grecs Φιλοσοφία, Φυσικὸ, quoi que l’écriture des mos Francés ne réponde pas antiéremant à céle des mos Grecs dont ils dérivent.

Vn grand protecteur des Etimologies dira, que l’origine de pluzieurs mos nous ſera inconuë, ſi nous écrivons comme nous parlons : mais ! quel mal an ârivera-t’il ? les plus habiles Grammairiens ne ſont pas d’acord de la ſignificaſion de pluzieurs mos ; et ceus qui pâſent les plus beaus jours de leur vie dans la recherche des Etimologies, devreent donner à leur conſtance une fin plus conſidérable.

Les réponſes que nous venons de faire aus Grammairiens, qui ſoûtiénent que nous ne devons pas écrire comme nous parlons, nous oblijent d’établir trois vérités qui ſont trés-importantes.

Premiéremant, que nous devons écrire an nôtre Langue, comme châque naſion doit écrire an la ſiéne.

An ſegond lieu, qu’il nous ét trés-utile d’aprandre la Filozofie an Francés.

An troiziéme lieu, que nous pouvons étre ſavans, ſans avoir la conéſance de la Langue Latine.