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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/189

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Vous n’avez rien des foiblesses de votre sexe. Votre âme tout à fait maîtresse de vos sens, peut les obliger, malgré eux, à faire mes plaisirs, sans songer aux vôtres.

Je viens, pénétré de vos charmes,
Vous demander avec des larmes,
La grâce d’un simple baiser ;
Pouvez-vous me le refuser ?



LETTRE À LA MÊME.
(1682.)

J’ai toujours eu sur la conscience d’avoir soupçonné que vos yeux pouvoient s’user à la Bassette1.

Vos yeux, dont les mortelles armes
Coûtoient aux nôtres tant de larmes ;
Eux qui mettoient tout sous vos lois,
S’usent aujourd’hui sur un trois ;
Et votre âme attentive à la carte qui passe,
Tremble secrètement du péril de la face.
Beaux yeux, quel est votre destin !
Périrez-vous, beaux yeux, à regarder Morin ?



1. Saint-Evremond avoit adressé à la duchesse une pièce de vers sur le jeu de la Bassette, qu’elle aimoit beaucoup.