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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/362

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bligation au mauvais génie qui se mêle de temps en temps des affaires de cette princesse ? Sans lui, ce climat ne l’auroit point vue ; et c’est un plaisir de la voir, disputant, grondant, jouant, et parlant de tout avec tant d’esprit, que l’on ne sauroit s’en imaginer davantage. Si elle avoit été du temps des païens, on auroit déifié une quatrième Grâce, pour l’amour d’elle. Je veux lui écrire, et invoquer pour cela M. Waller. Mais qui est le philosophe qu’elle a mené en ce pays-là ? La description que vous me faites de cette rivière, sur les bords de laquelle on va se promener, après qu’on a sacrifié longtemps au sommeil, cette vie mêlée de philosophie, d’amour et de vin, sont aussi d’un poëte, et vous ne le pensiez peut-être pas être. La fin de votre lettre, où vous dites que M. Waller et M. de Saint-Évremond ne sont contents que parce qu’ils ne connoissent pas nos deux dames, me charme. Aussi je trouve cela très-galant, et le ferai valoir dès que l’occasion s’en présentera. Surtout je suivrai votre conseil, qui m’exhorte de vous attendre à Paris, où vous reviendrez aussitôt que les affaires le permettront. M. Hessein a la fièvre, qui lui a duré continue pendant trois ou quatre jours, et puis a cessé ; puis il est venu un redoublement que nous ne croyons pas dangereux. Il avoit été saigné trois fois jusqu’au jour d’hier. Je ne sais