Aller au contenu

Page:Abbé du Prat - Vénus dans le cloître ou la Religieuse en chemise, 1920.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Angélique. — On ne peut pas mieux exprimer la chose.

Agnès. — Quelque envie que j’aie de savoir la fin de cette aventure, je ne puis m’empêcher de t’interrompre, pour te faire part d’un tour qui te fera rire, et que la pensée du fourreau m’a remis dans l’esprit.

Angélique. — Comme nous ne cherchons qu’à nous divertir, et que nous avons du temps de reste, tu peux dire ce qu’il te plaira, et tu parles avec tant d’esprit et d’une manière si agréable, que je suis charmée de t’entendre.

Agnès. — Faisons trêve à tous les compliments. j’aurai dit en deux mots ce que j’ai à dire. Tu sauras donc que mon oncle étant allé voyager dans les principales villes de France, sans autre dessein que celui de se divertir, s’arrêta quelque temps dans la ville de Toulouse, pour avoir le temps de considérer ce qu’il y a de plus digne de la curiosité des étrangers. Il fut un matin au Palais, et comme il savait qu’il faut quitter son épée dans ce lieu-là, pour éviter les insultes des laquais qui ont droit de l’ôter à tous ceux qui mettent le pied dans la cour du Palais sans l’avoir quittée, il ne manqua pas de se soumettre à une loi qui est observée par les plus grands gentilshommes. Dès qu’il fut donc à l’entrée de la cour, il laissa son épée chez un marchand qu’il connaissait, et ne retint que le fourreau, qu’il porta toujours avec son baudrier, selon la mode de ce