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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/198

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délibéré que frère Jean Des Entommeures. Et vos dépêches, diplomate de peu de cœur ? — Au diable les dépêches, commandant, mon bon ami. Soyons hors de ce danger, je vous en prie. Je sais ce qu’elles contiennent, mes maudites dépêches. Des sottises, mon cher commandant, de pures sottises. Est-ce que vous croyez à la diplomatie, vous ? Bouboubouboubous ! je prends tout sur moi ; relâchez ici ou là. N’est-ce pas la côte d’Illyrie que je vois à notre droite ? Que l’on doit y être à l’aise ! Commandant, êtes-vous père ? Songez à ma famille en pleurs ? Hélas ! cette vague enfondrera notre nauf ! Bebebebous, je meurs, je naye, mes amis. Je pardonne à tout le monde. — Magna, gna, gna, dit frère Jean. — Commandant, je vous somme de me mettre à terre. Vous répondez de mes jours. La Grèce vous en demandera compte. Souvenez-vous que je m’appelle S… — Souvenez-vous-en vous-même, mon petit ami, » répliqua le commandant.

Il était une fois un ministre de France qui s’appelait M. Sabatier, et un préfet de police d’Athènes qui s’appelait D…. M. Sabatier, l’homme intrépide, ne craignait rien au monde, pas même d’être volé au jeu par les Grecs. Il les surveillait si bien et avec des yeux si fiers, que les pauvres gens avaient les mains paralysées. C’est ainsi que le ministre de France gagna au préfet de police d’Athènes deux cents drachmes, ou cent quatre-vingt francs, sur parole. S’il avait été moins attentif au jeu, peut-être les aurait-il perdues au lieu de les gagner. Mais l’argent d’un Grec est plus difficile à saisir que les oreilles d’un lièvre. Le préfet de police pensa qu’il était assez malheureux d’avoir perdu son argent, et il s’épargna le chagrin