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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/81

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Il est vrai que les jeunes professeurs que le ministre envoyait à Athènes en revenaient plus savants et plus artistes ; mais le public n’en savait rien, et les éplucheurs du budget n’en croyaient rien.

Pour satisfaire les esprits positifs, un décret en date du 7 août 1850 plaça l’école d’Athènes sous le patronage de l’académie des inscriptions et belles-lettres, et décida que chaque membre enverrait tous les ans à l’académie un mémoire sur quelque question d’histoire, de géographie ou d’archéologie grecque. Ce décret fut provoqué par M. Guigniaut, membre de l’Institut, qui protégea l’école dès sa naissance, qui la défendit contre ses ennemis, et qui lui servit, comme il l’avoue en souriant, de père nourricier. Dès ce jour, l’école fut préservée de la mort violente ; mais elle faillit mourir de mort naturelle. Les candidats ne se présentaient point. Les professeurs de notre université n’ont pas les goûts nomades ; ceux qui sont à Paris aspirent à y rester ; ceux qui n’y sont pas aspirent à y venir : personne ne se souciait, en ce temps-là, d’aller voir le roi Othon sur son trône.

Mais, au milieu de l’année 1852, un des membres de l’école, M. Beulé, fit une fouille heureuse, une belle découverte et un bon livre : l’Acropole d’Athènes. Son nom acquit en peu de mois une grande célébrité, dont il retomba quelque chose sur l’école. L’émulation s’empara de nos jeunes professeurs ; Athènes leur parut un séjour plus désirable que Chaumont ou Poitiers, et les places vacantes se remplirent comme par enchantement.

Aujourd’hui, l’école est au complet, c’est-à-dire