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Page:Académie française - Recueil des discours, 1890-1899, 2e partie, 1900.djvu/363

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leurs de la terre, colonnes de son empire, vainqueurs invincibles de l’Espagne, champions héroïques de la foi, terreur des Sarrasins, s’éloigner des remparts de Narbonne aux bastions imprenables, sans daigner vaincre et sans tirer l’épée. Aucune promesse ne les tente, aucune prière ne les touche, aucune menace ne les émeut, ils ignorent la peur, mais rassasiés de périls, de pilleries et de gloire, ils ont soif de repos.

Avec plus de superbe que de mépris et plus de majesté que de colère, la voix éclatante de Charlemagne fait trembler ces félons oublieux du devoir et de l’honneur.

Rentrez dans vos logis, allez-vous-en chez vous,
Allez-vous-en d’ici, car je vous chasse tous,

et le reste que nous savons, à leur honte éternelle.

L’autre rédaction dit en sa manière :

Rallez-vous-en Bourguignons et François
Et Angevins, Flamands et Avallois.

Si on demande quel est l’imitateur, le problème est aujourd’hui facile ; si le temps le rend insoluble, il pourra faire la gloire de celui qui, sans le résoudre, saura en proposer les perplexités et les doutes.

Il n’est pas nécessaire, pour saluer en vous le professeur aimable et savant, de s’être mêlé à l’auditoire élégant et studieux qui se presse pour vous applaudir dans la grande salle du Collège de France. À Rome comme à Vienne, à Saint-Pétersbourg comme à Stockholm, à Oxford comme à Berlin, vos élèves devenus des maîtres conservent souvenir de vos belles leçons et haute idée de votre savoir. On a