Aller au contenu

Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/295

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ajouté d’autres non moins concluantes, qu’il tire de la direction qu’ont suivie les blocs dans leur transport et des niveaux qu’ils occupent maintenant[1].

D’autres naturalistes, entre autres Dolomieu et Ebel, supposaient que les blocs erratiques avaient été transportés des Alpes jusqu’au Jura sur une pente inclinée, mais que des révolutions postérieures ayant enlevé le sol de ce plan incliné et creusé la grande vallée suisse, les blocs seraient restés en place dans les endroits où on les observe maintenant. Cette théorie se réfute d’elle-même par le fait que le transport des blocs erratiques est le dernier des grands phénomènes géologiques qui se sont passés à la surface du sol suisse ; il est d’ailleurs démontrable que nos lacs existaient déjà lors de leur transport.

Ces considérations suffiront sans doute pour convaincre les plus obstinés de l’insuffisance des diverses théories que nous venons de passer en revue. J’espère surtout avoir démontré que l’hypothèse de grands courans n’est pas plus admissible que les autres, la supposition d’un transport aussi violent étant en désaccord avec les faits les plus évidens. Nous aurons maintenant à rechercher s’il n’y a pas, dans l’ensemble du phénomène des blocs erratiques, des détails qui

    plus forte raison au Jura dont les sommités composées pour la plupart des mêmes terrains, sont encore beaucoup plus éloignées des Alpes.

  1. L. de Buch, dans Leonhard l. c. p. 463.