Aller au contenu

Page:Aimard - Le forestier.djvu/143

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
138
Le Forestier

connais d’autres entrez, laissez-moi témoin de conduire les chevaux et de faire disparaitre les traces de notre passage, il ne faut pas qu’on découvre ce souterrain, il pourra nous être utile plus tard.

— Vous avez raison, dit le jeune homme ; et il pénétra dans le souterrain suivi de Michel.

Ce souterrain était assez clair pour qu’on pût facilement s’y diriger ; sans doute il recevait le jour par des fissures adroitement ménagées.

Le guide fit entrer les chevaux l’un après l’autre ; puis il effaça soigneusement les traces laissées sur le sol, et replaça les broussailles qui masquaient l’entrée de la caverne, dans leur état primitif.

Le souterrain, assez targe ; pour qu’on put facilement y marcher deux de front, était sablé et s’élevait en pente douce ; après avoir marché pendant environ vingt minutes, les aventuriers furent arrêtés par un bloc de rocher qui semblait terminer le souterrain.

— Voyez, dit le guide en montrant un ressort adroitement caché dans une fissure de la muraille de granit.

Il toucha le ressort, le bloc tourna silencieusement sur des gonds invisibles, puis, lorsque tous eurent passé, le guide poussa un autre ressort et le rocher reprit sa place.

Ils rencontrèrent encore trois blocs semblables, qu’ils ouvrirent de la même façon.

— Arriverons-nous bientôt, demanda Fernan.

— Avant un quart d’heure.

En appuyant le doigt sur la muraille, il ouvrit une porte invisible qui donnait entrée dans une écurie où dix chevaux pouvaient tenir à l’aise.

Le guide fit entrer les chevaux, leur enleva les harnais, et après leur avoir donné la provende, il les laissa.

Il y a cinq écuries semblables, dit-il, sans compter celles des communs de la maison.

— Et ! c’est bon à savoir, répondit le jeune homme.

— Je vous les montrerai plus tard ; allons.

Il referma la porte et ils continuèrent leur route.

— Nous sommes dans votre huerta, dit le guide après un instant.

— Ah ! ah ! nous sommes donc entrés à Panama ? fit curieusement Michel.

— Depuis un quart d’heure déjà.

— C’est agréable de pouvoir se promener ainsi, incognito.

— Bah ! vous n’avez rien vu encore.

La pente du souterrain devenait de plus en plus rapide ; enfin, après avoir