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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/167

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Vers onze heures du matin, Navaja atteignit le lieu du rendez-vous.

Son premier soin fut d’arborer le signal à l’un des arbres.

Cela fait, il donna la provende à son cheval, puis il s’assit, ouvrit ses alforjas, étala ses provisions devant lui et déjeuna de bon appétit.

Sa faim calmée, il bourra sa pipe, qu’il fuma consciencieusement.

Puis, comme la chaleur était pesante, il se coucha sur l’herbe et s’endormit.

Il était un peu plus de trois heures lorsque l’aventurier fut éveillé en sursaut par un hennissement de son cheval.

— Bon ! murmura-t-il en ouvrant les yeux et bondissant sur ses pieds, il y a du nouveau, à ce qu’il paraît, voyons un peu cela.

Il s’embusqua derrière un arbre et inspecta attentivement la plaine.

Un cavalier accourait à toute bride.

Ce cavalier était Julian d’Hérigoyen.

— C’est mon homme ! dit l’aventurier, tant mieux. Pour si bon que soit un intermédiaire, il est toujours détestable ; on ne fait jamais bien ses affaires que soi-même.

Dix minutes plus tard, Julian arriva ; il sauta à terre, salua l’aventurier, et lui dit aussitôt :

— Eh bien ?

— Je vous apporte plus que vous ne m’avez demandé ; vous serez content de moi.

— Je sais que je puis compter sur vous, monsieur.

— Je vous remercie ; votre confiance ne sera pas trompée ; voici ce qui s’est passé depuis notre dernière entrevue.

Les deux hommes prirent alors place à côté l’un de l’autre sur le rocher, et Navaja commença aussitôt son recit.

Sauf ce qui regardait Sebastian, Navaja raconta dan les plus grands détails tout ce qui s’était passé dans le camp du Mayor depuis leur dernier entretien.