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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/176

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vriers ayant pu seul révéler que le cocher était porteur de la clef du guichet, — mesure que Jérôme Desrieux fut chargé d’exécuter, lorsque les ouvriers arriveraient le matin pour se mettre au travail.

Mademoiselle Vanda de Valenfleurs avait visité tous ses pauvres ; ses courses étaient terminées.

Il ne lui restait plus à voir qu’une seule famille demeurant rue des Acacias, 96, aux Ternes, qu’elle avait conservée pour la dernière visite, à cause de sa proximité de l’hôtel.

La voiture s’arrêta devant la porte de cette maison, les deux dames descendirent. Le cocher, ainsi qu’il en avait l’habitude, resta sur son siège, et le valet de pied demeura devant la portière.

Quelques minutes s’étaient écoulées depuis que les deux dames étaient descendues, la rue était déserte, la nuit commençait à tomber.

Un homme, vêtu comme un ouvrier aisé, sortit de la maison et s’approcha du cocher, comme pour lui demander un renseignement ; celui-ci, tout naturellement, se pencha de côté sur son siège pour répondre.

Alors, il lui sembla que cet homme lui présentait au visage un flacon de très petite dimension.

Mais il avait été pris subitement d’un étourdissement tellement violent, qu’il perdit aussitôt connaissance, ne vit et n’entendit plus rien ; il ne comprenait pas comment il n’avait pas été précipité du haut de son siège sur le trottoir.

On avait en même temps procédé de la même façon avec le valet de pied.

Mais celui-ci n’avait pas été accosté par un homme, mais par une femme ressemblant à une cuisinière, et qui l’avait prié de lui lire l’adresse d’une lettre qu’elle lui présentait ; du reste, un résultat identique avait été obtenu.

Bien que ces renseignements fussent en réalité très vagues, cependant ils fournissaient un point de départ pour les recherches à faire postérieurement, ce qui avait une grande importance.