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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/232

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On reconnut bientôt que c’était un fiacre qui rentrait à vide à sa remise.

Un des ouvriers héla le cocher.

Heureusement, le pauvre diable n’avait pas eu de chance ce jour-là, et avait peu travaillé.

L’espoir d’une bonne récompense, à cette heure indue, le fit s’arrêter.

On lui expliqua en quelques mots ce dont il était question, et l’on prit une des lanternes du fiacre pour éclairer les recherches qu’on allait faire.

Ce fut une des femmes qui procéda à l’examen des poches de la jeune fille.

Miss Lucy Gordon avait sur elle un porte-monnaie contenant une certaine somme en or, et, en plus, un carnet très coquet dans lequel se trouvaient plusieurs cartes à son nom et deux lettres à son adresse.

Le problème était résolu.

Le porte-monnaie et le carnet furent remis dans la poche de la jeune fille.

Puis, après avoir fait constater par le cocher que les boucles d’oreilles en diamants de la malade, une chaîne d’or qu’elle avait au cou, ses bracelets et ses bagues, enfin tous ses bijoux, montant à un prix assez considérable, n’avaient pas été touchés, les deux ouvriers enlevèrent la jeune femme dans leurs bras et la transportèrent dans le fiacre, qui était à quatre places et attelé de deux chevaux.

Un des ouvriers monta sur le siège à côté du cocher ; l’autre, ainsi que les deux femmes, se mirent dans la voiture, afin de soutenir la malade et l’empêcher de se blesser.

Puis ils fermèrent la portière, et crièrent au cocher de partir.

Celui-ci rassembla aussitôt les rênes, fit tourner la voiture ; et comme les chevaux n’était pas fatigués, le fiacre partit bon train, se dirigeant vers l’hôtel de Valenfleurs, au boulevard de Courcelles, près de l’avenue de Wagram.

Miss Lucy Gordon avait été rencontrée par ses braves protecteurs sur la chaussée du Maine, à peu près à la hauteur de la rue Thibaut.