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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/233

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La course était bonne.

Aussi, ce ne fut que vers quatre heures et demie du matin que le fiacre s’arrêta enfin devant la grille de l’hôtel de Valenfleurs.


XIX

OÙ LE LECTEUR ASSISTE AUX PREMIERS TÂTONNEMENTS DE LA PISTE DE GUERRE DANS LA FORÊT PARISIENNE ET AUX ÉBAHISSEMENTS D’UN CÉLÈBRE POLICIER, COMPLÈTEMENT DÉROUTÉ PAR L’EMPLOI DE PROCÉDÉS À LUI INCONNUS.


Le lendemain de l’audacieux enlèvement de mademoiselle de Valenfleurs, vers dix heures du matin, deux hommes paraissant être, l’un un garçon marchand de vins, et l’autre un commissionnaire médaillé, venant des deux extrémités opposées de la rue des Acacias, s’arrêtèrent presque en même temps et se trouvèrent face à face devant l’entrée obscure et suffisamment sale de la maison portant au-dessus de sa porte le numéro 96.

Ces deux hommes, après avoir jeté l’un sur l’autre un regard assez indifférent, s’enfoncèrent l’un après l’autre, et sans même avoir échangé un salut banal de politesse, dans le corridor sombre et boueux en tous temps de la maison.

Le garçon marchand de vins avait pénétré le premier dans le corridor ; il ne fit que traverser les trois cours, sans s’arrêter dans la rue de la Plaine.

Sans doute il avait affaire plus loin, et n’avait pris ce passage que pour raccourcir sa route.

Quant au commissionnaire, sa conduite fut toute différente.

Arrive dans la troisième cour, il s’arrêta d’un air indécis, sembla s’orienter pendant un instant, et avec un Ah ! de satisfaction, il s’approcha d’un pas lourd vers une porte vitrée au-dessus de laquelle était écrit, en lettres noires,