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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/234

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hautes de trente-cinq centimètres, ce mot sacramentel : « Concierge. »

Mais avant d’entrer, notre homme regarda un instant du dehors, afin de se rendre bien compte de l’espèce de gens auxquels il allait avoir affaire.

Voici ce qu’il vit d’un rapide coup d’œil jeté à travers les vitres.

Une loge de médiocre grandeur, mais encombrée d’objets de toutes sortes, jurant de se trouver ainsi réunis dans une sorte de promiscuité, mais, particulièrement, des vêtements d’hommes vieux et neufs ; une alcôve dans le fond, pudiquement voilée par un large rideau de damas de laine vert, passé, déchiré, taché et courant sur une tringle ; une cheminée en plâtre, peinte tant bien que mal en marbre, mais éraillée en maints endroits ; sur cette cheminée, une pendule en zinc jadis dorée, représentant Diane et Endymion, et placée sous un globe de verre fêlé et raccommodé avec des bandes de papier collées sur la fêlure, puis deux vases d’albatre remplis de fleurs artificielles aussi sous verre.

Le foyer de la cheminée avait été bouché et remplacé par un poêle de fonte, dont le tuyau se perdait dans le coffre de la cheminée.

Sur le fourneau, une casserole en terre vernie, bouillant à gros bouillons ; près de l’alcôve, un berceau en osier, dans lequel dormait un enfant, d’un an ou dix-huit mois.

Une table à manger en noyer rangée le long du mur ; des casseroles en fer battu, des grils, etc., attachés à la muraille. Une commode en acajou à dessus de marbre, tellement encombrée qu’il était impossible de rien reconnaître.

Un matou noir énorme dormait pelotonné en rond sur le tout.

Au-dessus de la commode, une grande glace en deux morceaux. À droite, un coucou de la Forêt-Noire.

Puis une triple rangée de clous à crochet avec chacun un numéro au-dessus. À quelques-uns de ces clous pendaient des clefs