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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/5

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Le cocher fut lancé, ou plus probablement il se lança lui-même du haut de son siège ; car à peine eût-il touché terre que, rebondissant comme une balle élastique, il se mit à courir avec une rapidité telle, qu’après avoir fait quelques crochets, bien que plusieurs personnes se fussent précipitées à sa poursuite, il disparut et réussit à s’échapper, sans qu’il fut possible de découvrir où il était passé.

Ainsi que cela arrive toujours en pareille circonstance, en un instant la foule était devenue énorme ; la circulation se trouva complètement interrompue.

Cependant c’était vainement que l’on cherchait autour de soi, et qu’on appelait à grands cris les agents de l’autorité, on ne voyait poindre à l’horizon aucun képi de sergent de ville.

Comme toujours, ces gardiens de la paix publique étaient autre part occupés sans doute, et cela n’était pas rare sous l’Empire, à traquer quelque pauvre diable de républicain, qui n’en pouvait mais, ou a essayer de fomenter quelque émeute aux environs de la route d’Allemagne ou de la Villette.

Pendant ce temps-là, les voleurs et les assassins, assurés de ne pas être dérangés dans leurs ébats, s’en donnaient à cœur joie, en plein soleil, même dans les quartiers les plus opulents et les plus riches de la ville.

À ce propos, je me permettrai d’ouvrir une courte parenthèse.

J’ai bien couru le monde, j’ai visité bien des pays civilisés, sans compter ceux qui ne le sont pas, et qui, à mon avis du moins, ne sont pas les plus mauvais, quoi qu’on en puisse dire ; eh bien ! partout, au nord, au sud, à l’est et à l’ouest, j’ai constaté avec surprise la ressemblance identique qui existe dans tous ces pays, et particulièrement à Paris, entre les agents de toutes les polices municipales et les trop fameux carabiniers des brigands de maître Offenbach, « qui, par un singulier hasard, arrivent toujours trop tard. »

Lisez les récits d’attaques nocturnes dans les jour-