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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/68

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Et un quart d’heure à peine s’était écoulé depuis l’étrange dénouement de cette scène épouvantable, que Sebastian s’éloignait à grands pas à travers la plaine dans la direction du Bourget

Un silence lugubre continuait à régner dans la salle à manger.

Soudain, le corps du Mayor eut un tressaillement général, un soupir profond s’échappa de sa poitrine, et le bandit se dressa sur son séant.

— Que s’est-il donc passé ? se demanda-t-il.

Il se leva péniblement.

— Que signifie cette douleur à la hanche droite ? reprit-il d’une voix sourde, pourquoi éprouvai-je une si grande peine à respirer ? Ah ! ça, je suis seul ici ? où sont Sebastian, sa femme, Felitz Oyandi ? Mort diable ! ils se sont enfuis en m’abandonnant. Ah ! ce coup de feu !

Il se palpa par tout le corps.

— Je n’ai aucune blessure !… comment ?… Ah ! ma cotte de mailles m’a sauvé ; oui, la balle m’a frappé à la hanche et s’est aplatie dessus ; de là cette atroce douleur !… Mais alors, je suis perdu, moi… Sebastian me dénoncera.

Il se mit à rire.

— Niais que je suis !… Décidément, je n’ai pas encore la vision bien nette… L’assaut a été rude !… Sebastian a tout à craindre de la police, il ne dira rien… Allons ! c’est à recommencer… Mais qui diable a tiré sur moi ?… Felitz Oyandi ? Non, il est trop lâche… Mais peut-être il aura laissé faire ? J’éclaircirai cela… C’est bien la peine de faire tuer tous ces coquins pour obtenir un si piètre résultat.

Il consulta sa montre, qui par hasard ne s’était pas arrêtée dans sa chute.

— Mort diable ! il est temps de partir… C’est égal, voilà une belle boucherie ! Comment la police se tirera-t-elle de tout cela ? Ma foi, c’est son affaire, partons !…