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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/75

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— Hue, Cocotte ! cria le cocher.

Et le fiacre partit d’un train à faire une lieue à l’heure.

— Eh ! dit Fil-en-Quatre, c’est gentil de se carrer ainsi dans une roulante ; c’est dommage qu’on ne puisse pas téter un brin sa bouffarde.

— Qu’est-ce qui t’en empêche ? dit le Loupeur en haussant les épaules.

Et, sortant un cigare de sa poche, il enflamma une allumette et l’alluma.

— Alors, chouetteau ! s’écria Fil-en-Quatre.

Il bourra sa pipe et l’alluma.

— C’est égal, fit-il après un instant, je serais au comble de mes vœux, si je savais ce que nous allons faire à la barrière du Trône ?

— Nous n’y allons rien faire du tout.

— Bah ! fit-il avec stupéfaction, et, il ajouta en riant : C’est pour terminer plus vite ce travail pressé, sans doute, que tu as pris une voiture

— Pas tout à fait, fit le Loupeur en ricanant.

— Je me disais aussi…

— Nous avons à causer, et comme je ne tiens pas à ce que notre conversation soit entendue par d’autres que par nous, l’idée m’est venue…

— De prendre une voiture. Ton idée est admirable. Du reste, tu n’en as jamais d’autres, c’est une justice à te rendre. Le fait est qu’on est très bien ainsi. Causons, je ne demande pas mieux.

— Oui, il est temps en effet. Qu’est-ce que tu fais depuis huit jours, et même plus, qu’on ne te voit nulle part, si bien que si je n’avais pas pensé à Coralie, je n’aurais pas su où te trouver.

— C’est vrai, elle m’a remis la lettre il y a une heure à peine ; il n’y a qu’elle en ce moment qui sache où je perche.

— Tu te méfies donc de quelque chose ?

— Faut toujours se méfier, ma vieille, tu sais ça aussi bien que moi.

— C’est possible, mais tout cela ne me dit pas ce que tu fais.