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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/93

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point de faire éclater les bobèches lorsqu’elle se termina.

Nous ne la rapporterons pas ici. Le lecteur saura bientôt quel traité fut consenti entre les parties, et quelles mesures furent prises pour mener à bien le plan dressé dans ce sombre conciliabule contre un ennemi que les deux parties semblaient également détester.

Lorsque tout fut bien convenu et arrêté entre les trois conjurés, le bourgeois remit à chacun des deux hommes un billet de mille francs, qu’ils firent prestement disparaître dans leurs poches.

Puis, on leva la séance.

M. Blanchet reconduisit poliment ses deux nouveaux associés jusqu’à la porte de la rue, qu’il referma soigneusement derrière eux, après une dernière et cordiale poignée de mains échangée.

Puis, le digne bourgeois regagna le salon en se frottant joyeusement les mains ; il était radieux.

— Sapristi ! dit Fil-en-Quatre à son compagnon tout en arpentant rapidement l’avenue d’Iéna à son côté, il faut avouer que ce Felitz Oyandi et le Mayor, comme notre homme le nomme, sont d’affreuses canailles !

— C’est mon opinion, répondit le Loupeur ; mais avant tout, fais attention que ce sont de rudes mâtins, avec lesquels nous ferons bien de nous méfier, si nous ne voulons pas qu’il nous arrive la même chose qu’à nos pauvres camarades.

— Oui, ce sont des lapins qui n’ont pas froid aux yeux et qui ne s’arrêtent devant rien.

— Dame ! écoute donc, ils sont dans le vrai : le seul moyen de ne pas être vendu par ses complices, c’est de les refroidir. C’est égal ! je ne serai pas fâché de leur faire voir le tour.

— Hum ! ce ne sera pas facile, dit Fil-en-Quatre en hochant la tête.

— Peut-être ! Il faut voir ! répondit le Lonpeur, en riant.

— Oh ! toi, tu ne doutes de rien, et tu te moques de tout.