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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/323

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— C’est une audacieuse entreprise, hein, matelot ? dit-il en rallumant sa pipe qu’il avait laissé éteindre.

— Très-audacieuse, oui ; mais comment es-tu si bien informé de tout cela, toi ?

— Oh ! cher ami, par la raison toute simple que je me suis abouché avec les chefs. Tu comprends bien, n’est-ce pas ? que, perdu depuis plus d’une année, dans ce pays où je suis presque prisonnier, je n’ai pas voulu laisser échapper l’occasion providentielle qui s’offrait à moi de redevenir libre. Je me suis tout tranquillement rendu, cette nuit, à bord du bâtiment amiral.

— Continue.

— Ah ! tu ne veux plus partir ? il paraît que cela commence maintenant à t’intéresser, hein, compagnon ?

— Beaucoup ; va.

— Les chefs qui, entre parenthèse, sont tous mes anciens amis, m’ont reçu de la façon la plus charmante et puis ils m’ont demandé certains renseignements, que naturellement je me suis empressé de leur donner.

— Et quels sont ces chefs ? pourrais-tu me dire leurs noms ?

— Certainement, cher ami, il y a l’Olonnais, le Poletais, Pierre Legrand, et deux ou trois autres encore.

— Ourson est-il à bord ?