Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/324

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— Quel Ourson ? Tête-de-Fer ?

— Oui.

— Je ne sais pas, je ne l’ai pas vu.

Don Torribio respira.

— Continue, dit-il.

— J’ai à peu près fini, nous avons causé, ils m’ont demandé si je pouvais leur être utile, tu comprends que je répondis affirmativement et je me suis mis alors à leur disposition pour les aider dans leur entreprise ; j’ai même ajouté que nous étions ici deux Frères de la Côte en position de leur être très-utiles, n’ai-je pas bien fait ?

— Ainsi ils savent que je suis ici ?

— C’est-à-dire, cher ami, qu’ils savent que nous sommes à Carthagène deux Frères de la Côte, moi et un autre.

— Mais cet autre, s’écria-t-il, c’est moi, mille diables !

— Eh bien après ?

— S’ils échouent, je suis ruiné.

— Ruiné, toi ? Ah çà, tu es fou. Pourquoi serais-tu ruiné ? Personne ne te connaît à Carthagène ; d’ailleurs tu es si bien entré dans la peau de ton Mexicain…

— Ici, à Carthagène, c’est possible ; mais eux, les flibustiers… les Frères de la Côte… nos camarades, enfin ?

— Eh bien ? ils ne te connaissent pas non plus. Te figures-tu par hasard que j’ai été assez niais