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Page:Alain - Le Citoyen contre les pouvoirs, 1926.djvu/157

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LE CITOYEN CONTRE LES POUVOIRS

pensant à son métier, ou bien cherchant un court moment de détente et d’agréable concorde, il n’engagera pas de controverse. D’où une modération d’apparence, et qui est en vérité de costume. Un employé, un fonctionnaire, un marchand n’ont pas moins de raisons de se montrer agréables. Sans compter que l’art de discuter est difficile et que l’on peut craindre ses propres passions. On voit ici bien clairement que ceux qui admettent la contradiction, et même la cherchent, ont bien moins de puissance sur l’opinion avouée que ceux qui reçoivent la contradiction comme une offense. Un homme simplement poli ne fait rien pour l’un et fait beaucoup pour l’autre. Ainsi tout irait au gré des violents si l’on gouvernait d’après la rumeur des conversations. Et cela ne se fait que trop, après que les urnes ont décidé. C’est alors que les cercles élaborent des programmes étonnants, sous l’œil atrabilaire. Admirable, alors, s’il reste encore un peu de citoyen dans le député. Si les électeurs ne regardent point là, avant, pendant et après, toutes les entreprises contre la liberté réussiront, par cette tempête peu à peu soulevée de l’opinion publique contre l’opinion privée. Or je ne vois point cette idée ressortir ; je n’entends et je ne lis que des hommes d’État, petits et grands. Le citoyen pense-t-il assez à se défier des hommes d’État, petits et grands ?


Je me vante d’être le seulLE COMBISME, OU
L’ÉLECTEUR DEVANT L’ÉTAT. 

Je me vante d’être le seul maintenant à représenter le Combisme intégral. De ceux qui ont gagné cette belle partie vers la fin du

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