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Page:Alain - Minerve ou de la Sagesse, 1939.djvu/166

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MINERVE OU DE LA SAGESSE

Montaigne l’a remarqué, c’est de ne pas s’attrister par la sagesse même ; et le principal, sur ce sujet-ci, est de n’avoir point le préjugé du xixe siècle, qui fut un siècle triste, c’est à savoir que l’homme ne peut rien sur ses propres pensées. Il n’est que d’essayer pour être assuré du contraire ; et, si l’on veut encore être soutenu de doctrine, on n’a qu’à se procurer les célèbres lettres de Descartes à la princesse Élisabeth, où l’on verra comment l’homme tire secours de sa propre volonté et de ses propres pensées. J’ai voulu seulement faire entendre, en ce peu de lignes, qu’il n’y a de bonheur possible pour personne sans le soutien du courage.

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