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Page:Alain - Onze Chapitres sur Platon, 1928.djvu/147

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bre, l’éducation et les actions, des artisans les métiers, les gains et les entreprises, nous aurions l’aristocratie, ou gouvernement du meilleur, chose miraculeuse, qu’on ne verra sans doute jamais parmi les hommes. Mais que verrons-nous selon le poids de nature, si nous supposons que, dans un État parfait, les rois, selon le penchant de l’homme, car chacun d’eux traîne tout le sac, se laissent aller à oublier les règles sévères de la vraie science ? Premièrement c’est honneur qui gouvernera. Mais on n’en peut rester là ; et il faut que l’État sans tête descende au plus bas ; d’abord par le gouvernement des riches, et finalement, à cause du monstrueux développement des métiers et des désirs, qui est inévitable dans un tel régime, par le gouvernement des désirs, ou des artisans, que l’on nomme communément démocratie. État heureux, mais non pas longtemps heureux, car il faut que le plus puissant désir règne, et tel est le tyran. Toute cette analyse est à lire ; un abrégé ne peut qu’avertir. Le moindre détail ouvre des vues et des chemins.

Toutefois l’objet politique n’est pas ici le