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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 10.2.djvu/319

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1931

    1. MISSIONS D’ASIE##


MISSIONS D’ASIE, INDO-CHINE

1932

Les premiers missionnaires, des Portugais, parurent au xvie siècle et n’eurent pas de succès. Au xvii « . Mgr Fallu et Mgr de la Mothe-Lambert y fondèrent la mission française, firent nouer au Siain des relations officielles avec la France. On connaît l’ambassade de 1681, la réception magnifique que lui fit Louis XIV à Versailles, et le sermon prononcé par Fénelon à cette occasion, en la fête de l’Epiphanie. L’expédition pacifique envoyée en retour par la France se termina malheureusement par une lutte où les missionnaires furent victimes. Au xviii » siècle, lors d’une invasion birmane, les Siamois chrétiens, qui s’étaient montrés bons patriotes furent à peu près exterminés, et leur éèque, Mgr Brigot, fut emnené en captivité. I>e 12 000 chrétiens qu’elle avait, la mission en gardait un millier. Il y eut des heures de persécution dans la suite (1864). Aujourd’hui tout est calme, mais les progrès sont extrêmement lents. Le vicariat compte seulement une trentaine de mille catholiques, encore sont-ils en bonne partie des Chinois ou des Annamites. En 1920 un Carmel a été fondé à Bangkok.

Les salésiens viennent de recevoir au Siain un territoire (1928).

2° L’Indo-Chine française. - L’Indo-Chine française compte 803 000 kmq., la France et l’Italie réunies, et dans les 20 millions d’habitants. Les quatre cinquièmes sont Annamites (Annam, Tonkin, Cochinchine).

Mais il y a de plus les Kmcrs ou Cambodgiens qui eurent jadis une belle civilisation (les ruines d’Angkor). les Shans (Annam du Sud), les Thaïs (Laos), les Mois ou Khas, aborigènes.

La religion est un mélange de bouddhisme indien et de culte des ancêtres, importation chinoise, le bouddhisme surtout au Cambodge, le culte des ancêtres surtout au Tonkin.

Les premiers missionnaires furent au xvie siècle des dominicains portugais. Mais l’apostolat efficace ne commença qu’avec le jésuite Alexandre de Rhodes. C’est par milliers et milliers que se faisaient les cons versions. Expulsé en 1630, il vint en Europe demander des secours et provoquer la création d’un clergé indigène, donc avoir des évêques. Les évêques que le Portugal ne donna pas furent fournis par la France, Mgr Fallu pour le Tonkin, Mgr de la Mothe-Lambert pour la Cochinchine, 1659.

L’histoire de la mission est celle de ses épreuves sanglantes alternant avec des périodes de paix, de ses innombrables martyrs, de la création de son clergé annamite, des interventions armées de la France pour défendre ses droits et exiger l’exécution des traités, m lis intervention régulièrement suivie d’une recrudescence dans la persécution. Les plus violentes de ces tempêtes furent celles de Minh-mang en 1833, de Thieu-tri, en 18 13, de Tu-Duc en 1867, 1869, 1873, 1885. De 1833 à 1886 on évalue à 90 000 le nombre des chrétiens massacrés. La conquête du Tonkin amena, comme représailles, la mort de 20 missionnaires, 30 prêtres annamites et 50 000 chrétiens.

La paix conclue, le calme revint et l’Église annamite et tonkinoise reprit sa marche en avant.

Aujourd’hui, sauf les vicariats des dominicains espag lois, toutes les Églises sont sous la direction des prêtres des missions étrangères de Paris.

L Le Cambodge. 2 700 000hab. Les cambodgiens, descendants des anciens Kmcrs sont de religion bouddhique, agriculteurs ou pécheurs, durs à la fatigue, mais paisibles, avec une certaine licite. Leur capitale, Pnom-Penh, est le siège du vicarial apostolique détaché en 1850 de celui de la C.ocliiucliiiie occidentale : 70 000 catholiques, avec 39 missionnaires européens et 65 prêtres indigènes.

2. Lu Cochinchine, la plus ancienne des possessions

françaises, a 57 000 kmq. et 3 500 000 hab. dont 2 600 000 Annamites, le reste Cambodgiens, Chinois. Shans et Malais. Le vicaire apostolique réside à la capitale, Saigon. Cholon tout à côté, est une grosse ville chinoise de commerçants actifs. 84 200 catholiques, 35 missionnaires européens, 90 prêtres indigènes.

3. L’empire d’Annam.

180 000 kmq. et 4 900 000 hab. dont 90 % Annamites. Les autres. les « sauvages », sont les aborigènes, parmi lesquels la tribu bien connue des « Mois ». Leur religion est un mélange de bouddhisme, de culte des ancêtres et de confucianisme. De petite taille, robustes, actifs, intelligents, vaniteux, agriculteurs et cultivateurs de riz, ils sont aussi très aptes aux travaux industriels.

Deux vicariats apostoliques, celui de Qui-Xhon. avec 52 missionnaires français, 85 prêtres indigènes et 07 300 catholiques, et celui de Hué avec 69 700 catholiques, 35 missionnaires français et 85 prêtres indigènes.

4. Le Laos.

Les laotiens, 3 500 000, se rattachent à la race des Thaïs, du Haut-Tonkin et du Siam, mais fortement métissés par des croisements avec les races voisines. Ils sont apathiques, peu religieux, et cependant très superstitieux, de mœurs très faciles, pratiquant les mariages éphémères. Le vicariat apostolique a son siège à Nong-Seng. Il n’y a que 16 250 catholiques. La mission compte 30 missionnaires européens et 3 prêtres indigènes,

5. Le Tonkin se partage en deux régions bien distinctes : le Bas-Tonkin, très fertile, et qui évolue rapidement avec ses 300 habitants au kmq., tous annamites, ses rivières, ses mines de charbon et ses multiples usines, et le Haut-Tonkin, montucux. habité par 500 000 « sauvages » de race thaï, chinoise ou thibétaine.

Au point de vue religieux, le Tonkin comprend les vicariats de Vinh, Phal-Diem, Hung-Hoa et Hanoï, confiés aux Missions étrangères de Paris ; de Bui-Chu, Haïphong et Bac-Ninh, sous la direction des dominicains espagnols, et la préfecture apostolique de Langson, évangélisée par les dominicains de la province de France.

Vinh compte 137 514 catholiques avec 29 missionnaires français, 155 prêtres indigènes ; Phat-Diem, 125 000 catholiques, 36 missionnaires français, 113 prêtres indigènes ; Hung-Hoa. 35 000 catholiques, 22 missionnaires européens, 33 prêtres indigènes ; Hanoi, 154 000 catholiques, 36 missionnaires européens, 136 prêtres indigènes ; Bui-Chu, 300 000 catholiques, 27 dominicains, 160 prêtres indigènes ; Haïphong, 83 143 catholiques, 19 dominicains, 58 prêtres indigènes ; Bac-Ninh. 12 500 catholiques, 14 dominicains. 36 prêtres indigènes, Langson enfin, 1 280 catholiques, 12 dominicains, 4 prêtres indigènes.

Au total, au Tonkin, 877 432 catholiques, 195 mis sionnaires européens, 695 prêtres indigènes, 1 446 religieuses et plus de 1 200 catéchistes.

Et dans toute l’Indo-Chine, Tonkin compris, 1 6 15 000 catholiques en 13 vicariats ou préfectures apostoliques ; 389 missionnaires européens, 904 prêtres indigènes, 1 928 catéchistes et 3 182 religieuses dont 185 européennes el 2 997 indigènes. La religion s’est peu à peu dégagée de la tare de religion étrangère, et elle est en train de devenir une véritable religion nationale. On peut concevoir les plus belles espérances pour la foi. L’Indo-Chine est bien une de nos missions les plus florissantes, après avoir été une des plus persécutées.

IV, LES ÉTATS VALAIS, ISS INDES NÉERLANDAISES, i es philippines, - 1° Le diocèse de Malacca comprend la péninsule malaise, ou « Établissements des détroits », avec l’île et la ville de Singapour. Là, dans l’île de