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Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/121

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V

Juliette Saurel


Léa s’était vite lassée d’effeuiller des roses sur le crâne de Valterre ; d’un mouvement automatique, relevant la nappe, accumulant les serviettes, elle s’arrangea un oreiller pour dormir. Alors, Sosthène Poix étant absorbé par son drame, Juliette et le prince demeurèrent seuls face à face et, pendant un moment, se regardèrent sans mot dire.

Juliette Saurel réfléchissait. Elle songeait au passé, et, sur le point de risquer une tentative hardie, elle hésitait.

L’histoire de sa vie était assez banale. Fille de petits bourgeois du Marais, médiocres, honnêtes et routiniers, elle avait reçu par raccroc une éducation assez brillante dans une institution aristocratique. Plusieurs fois, une de ses intimes amies