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Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/276

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lui annonçant que le mariage des jeunes gens avait été célébré par un prêtre catholique, à la légation japonaise. Le prince s’excusait respectueusement de sa participation à la fuite de Solange, ajoutant que sa conduite était justifiée par l’affection que lui portait Mlle de Maubourg. Il demandait en termes très dignes, le pardon de la duchesse, protestant de son respect pour la mère de Solange. Dans un court post-scriptum, la jeune fille expliquait que son amour et l’aversion que lui inspirait le duc de Thierry avaient pu seuls la décider à fuir. D’ailleurs, elle s’était hâtée de réparer cette faute en faisant consacrer son union, ce qui avait toujours été leur intention commune. Ainsi elle se joignait à son bien aimé mari pour implorer le pardon de la duchesse, dont elle transgressait les ordres bien à regret.

Un instant après cette lecture, on remit à Mme de Maubourg une lettre du duc James. Avec des tournures très polies, le vieux gentilhomme déclarait qu’ayant appris le sentiment violent éprouvé par Mlle de Maubourg pour un tiers, il rendait à la duchesse sa parole, ne voulant contraindre personne. Le duc ne disait, du reste, pas un mot de l’enlèvement. La duchesse, les sourcils froncés, répondit courrier par courrier. Elle accusait sèchement réception de sa lettre à M. de Thierry. À sa fille, elle intimait l’ordre formel de revenir, disant qu’elle refusait toute