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Page:Améro - Les aventuriers de la mer.pdf/175

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LES AVENTURIERS DE LA MER


de Sein vinrent à bord, la pilotèrent et la conduisirent jusqu’au milieu du passage de l’Iroise, d’où elle entra sûrement à Brest.

La même année, le lougre français l’Écureuil, commandé par le lieutenant de vaisseau Rousseau, échoua sur les rochers de l’île. Les habitants l’en retirèrent et, malgré de fortes avaries, ce bâtiment put être ramené à Brest.

En 1794, furent sauvés huit cents hommes du vaisseau de ligne le Séduisant, commandé par Dufossey, et naufragé sur le Tevennec.

En 1795, sauvé l’équipage de la gabarre l’Heureuse-Marie, naufragée sur le Bec du Raz.

En 1796, un navire suédois ayant perdu son gouvernail, et se trouvant en perdition sur les écueils de Sein, fut sauvé et conduit à Brest par les habitants de l’île.

En 1799, sauvé la corvette française l’Arrogante, commandée par le Bastard de Kerguiffinec, en perdition dans la baie des Trépassés.

La même année, sauvé l’équipage d’un navire suédois naufragé sur l’île.

En 1803, sauvé l’équipage de la frégate anglaise le Hussard, commandée par le capitaine Wilkinson, naufragée sur l’île. Cet équipage comptait deux cent quatre-vingts hommes.

En 1806, sauvé cinq hommes trouvés sur un de leurs rochers, et provenant d’un bâtiment anglais naufragé sur la chaussée de Sein.

En 1808, sauvé cinq hommes trouvés dans un canot sans avirons, et faisant eau ; c’était l’équipage d’un navire de commerce français naufragé dans le Raz.

En 1809, retiré des écueils du Raz, où il était engagé, un bâtiment espagnol, qui fut ensuite conduit à Brest.

En 1816, sauvé l’équipage d’un navire anglais naufragé sur la chaussée de Sein.

En 1817, sauvé dans un canot, à quatre lieues au large, un marin, seul survivant de l’équipage du navire français la Marie, naufragé sur la chaussée.

Une telle énumération, si elle était continuée, lasserait peut-être la patience du lecteur, mais ces braves habitants de Sein ne se sont jamais « lassés » dans leur tâche, réduits à leurs propres moyens, jusqu’au jour où la Société centrale de sauvetage a établi chez eux, et en face de leur île, — au Conquet, à Camaret, à Douarnenez, à Audierne, de 1867 à 1875, — des stations de canots.