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Page:Améro - Les aventuriers de la mer.pdf/255

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CHAPITRE XXI

AVENTURES DE TERRE ET DE MER ; LE P. CRESPEL ET SES COMPAGNONS D’INFORTUNE ; LES NÈGRES DÉLAISSÉS À L’ÎLE DE SABLE APRÈS LE NAUFRAGE DE LUtile ; LES MARINS DE LHeureuse SUR UN BANC DE CORAIL ; LESQUIN DE ROSCOFF ET LAventure ; LE Jan-Hendrik AU PENEDO ; NAUFRAGÉS TOMBÉS EN CAPTIVITÉ : M. SAUGNIER, M. DE BRISSON, LE Commerce, LAventure, LE Silène, LÉpervier, LE Degrave.

Voici un autre ordre de faits émouvants : la vie aventureuse et pénible menée par des marins et des voyageurs échappés au naufrage. Quelques récits glanés dans les annales de la navigation, qui ne sont que trop riches en drames maritimes, compléteront le tableau des souffrances des naufragés que nous avons esquissé dans un chapitre précédent.

Douloureuses sont les aventures du P. Crespel et de ses compagnons d’infortune après le naufrage du bâtiment qui ramenait du Canada l’ancien missionnaire flamand (1736). Ils passèrent par toutes les horreurs de la faim et du froid ; ils éprouvèrent toutes les souffrances morales.

À la pointe méridionale de l’île d’Anticosti, située à l’embouchure du Saint-Laurent, leur navire sombre ; les naufragés se réfugient dans les canots ; une fausse manœuvre précipite à la mer une dizaine d’hommes. Les survivants parviennent à atterrir et se construisent un abri contre la neige, à l’aide de morceaux de voile. Ils n’ont que des ressources tout à fait insuffisantes. Bientôt le froid devient intense : une épaisse couche de neige couvre la terre ; les rivières sont prises, la mer est encombrée d’énormes glaçons.

Le P. Crespel propose d’aller tous ensemble chercher du secours au Labrador, où hivernaient quelques Français. Bien qu’il y eût quarante