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Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/214

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en vain de garantir leur indépendance par des expédients malheureux, la rapide croissance du socialisme international, semblent devoir assurer, tôt ou tard, l’union des peuples de tous les continents. Si, à cette heure, l’esprit impérialiste des grands États et les ambitions superbes des nations armées paraissent démentir ces prévisions et condamner ces espérances, on s’aperçoit qu’en réalité, le nationalisme moderne n’est qu’une aspiration confuse vers une union de plus en plus vaste des intelligences et des volontés, et que le rêve d’une plus grande Angleterre, d’une plus grande Allemagne, d’une plus grande Amérique, conduit, quoi qu’on veuille et quoi qu’on fasse, au rêve d’une plus grande humanité et à l’association des peuples et des races pour l’exploitation en commun des richesses de la terre…

Interrompant ce discours, l’hôtelier apporta lui-même la soupière fumante et le fromage râpé.