Aller au contenu

Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/274

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

me donnait le frisson. Je fus plusieurs fois tenté de demander à descendre. Une honte humaine m’en empêcha. Je demeurai à mon poste. Le soleil baissait à l’horizon et il était environ cinq heures quand on m’envoya l’ascenseur. La journée était finie. Je reçus un bon de vivres et de logement.

Le gros camarade me dit :

— Tu dois avoir faim. Si tu veux souper à la table publique, tu le peux. Si tu veux manger seul dans ta chambre, tu le peux également. Si tu préfères manger chez moi avec quelques camarades, dis-le tout de suite. Et je vais téléphoner à l’atelier culinaire pour qu’on t’envoie ta part. Ce que je t’en dis est pour te mettre à l’aise. Car tu sembles désorienté. Tu viens de loin sans doute. Tu n’as pas l’air débrouillard. Aujourd’hui tu as eu un travail facile. Mais ne crois pas qu’on gagne ici tous les jours sa vie à si bon compte. Si les rayons Z qui gouvernaient les ballons avaient mal fonctionné,