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Page:Ancey - Eustache - Joseph Autran, Calmann-Lévy.djvu/13

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on insista avec une si flatteuse bonne grâce que toute retraite nie fut coupée.

Non, je n’ai pas connu Joseph Autran, mais à travers son œuvre, à travers les souvenirs qu’il a laissés, j’ai compris vite combien je l’aurais aimé. J’aurais goûté son esprit original et bon, apprécié ses goûts simples et délicats, admiré sa vie d’une courbe si harmonieuse. Les pages qui suivent donnent les détails de cette vie. Je m’en voudrais cependant de n’en point rappeler ici les traits principaux : la naissance, en 1813, au cœur même de Marseille ; la jeunesse studieuse et modeste ; le commencement de célébrité grâce à l’Ode à Lamartine, quand le grand poète se dirigeait vers l’Orient ; la publication d’un premier volume de poésies, la Mer, devenu plus tard les Poèmes de la Mer ; en pleine révolution de 1848, le triomphe à l’Odéon de la Fille d’Eschyle, cette noble tragédie, cette fresque antique (comme on l’a si bien dénommée), sur laquelle les années n’ont pas mordu et qui, œuvre d’un auteur provençal, aurait sa place marquée aux représenta-