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Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/157

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écartées, & ne peuvent non plus, se corriger de cette difformité, que de leur imbécillité qui en est la cause.

Il est triste de voir (comme il n’arrive que trop souvent) des personnes d’ailleurs raisonnables & judicieuses, ressembler à gens de cette espece, par le seul effet d’une habitude que des parens négligens leur auront laissé contracter. C’est pourquoi l’on ne sçauroit trop recommander aux peres & aux meres, d’être vigilans sur ce point, & de ne jamais souffrir que leurs enfans s’accoûtument ainsi à écarter les lévres, & à ressembler à des imbécilles. Il faut cependant avoüer que ni l’habitude ni l’imbécillité, comme nous venons de l’observer, ne sont pas toûjours la cause d’un tel défaut. Il y en a une autre très-commune et fort naturelle que voici.

Pour que la respiration se fasse librement & parfaitement, il faut que l’air entre & sorte continuellement par les narines. On sçait la communication de ces parties avec la bouche pour le passage de l’air qui va aux poûmons. Il arrive souvent que les sinus, les grandes, ou les vaisseaux excrétoires du nez, s’obstruent, & s’engorgent de maniere que l’air ne peut entre par le nez dans la bouche